Film de Ari Folman (2008)
Musique originale de Max Richter
Direction artistique de David Polonsky
N'ayant aucun souvenir de son expérience lors de la 1re guerre du Liban au début des années 80, Ari Folman décide de partir à la rencontre de ses anciens camarades de guerre maintenant éparpillés dans le monde entier. Au fur et à mesure de ses rencontres, Ari plonge dans le mystère et sa mémoire commence à être parasitée par des images de plus en plus surréalistes... (résumé coffret dvd)Valse avec Bachir, un film fabuleux qui ne laisse pas indifférent, tant par son graphisme que son histoire vraie. Ari Folman a choisi l'animation pour plusieurs raisons, la première étant pour son côté surréaliste. Comment filmer un documentaire sur des impressions, de mauvais souvenirs et traumatismes enfouis et refoulés sur la guerre. Les entretiens d'anciens soldats, médecins ou journalistes aident à préserver cette mémoire et à nous la faire découvrir. Mais sans images, on ne s'imagine pas vraiment, l'impact n'est pas le même. Ari Folman a éprouvé à l'âge de 40 ans le besoin de rattraper sa propre histoire qu'il a enfoui pendant 20 ans. Le meilleur moyen pour nous la présenter est donc devenu un film d'animation. Un dessin incroyable, proche de la réalité, des couleurs variant en fonction de la tension de l'histoire. La scène du massacre de Sabra et Chatila étant en monochrome jaune et noir, elle accentue encore plus le drame de ces scènes d'horreur.
Dans les bonus (détaillés plus bas), le réalisateur raconte comment il a rencontré le compositeur de sa bande son. Reclus pendant six jours pour écrire son film, Ari a écouté tout ce temps les trois albums de Max Richter, pleins de mélancolie et d'intensité. Contacté grâce à internet et grâce à une proche collaboration, le résultat musical en est aussi riche que le film lui-même, intense et mystérieux comme les images. D'autres passages ont droit à des morceaux musicaux inattendus, avec notamment le groupe post-punk P.I.L. avec 'This is not a love song', ou encore le morceau 'Enola gay' de OMD (cliquez sur les liens).
C'est aussi un film sur la guerre, son absurdité et les dommages collatéraux qu'elle génère. L'envie d'oublier de la part des soldats, le besoin de se détacher pour continuer à vivre à peu près normalement, mais elle fait toujours partie de leur vie. Ari Folman n'en a pas fait un film que politique, l'artistique en a aussi une belle part, et cet aspect visuel est, il l'espère, une qualité qui fera qu'une grande majorité de jeunes, de son pays notamment, iront le voir. Avec l'espoir d'une réflexion et d'un réel changement. Les images d'archives apportent encore plus d'impact, ancré dans la réalité. En compétition à Cannes, le film n'a injustement reçu, c'est pour moi un bon 5/6 voire plus. Une dernière chose, privilégiez la version originale en hébraïque, surtout pour la voix de Ari Folman.
Bonus présents sur avec ce dvd collector :
- 10 planches issues de la bande dessinée (éditions Casterman/Arte éditions)
- l'histoire du film (18 mn) : entretien avec le réalisateur Ari Folman qui retrace son parcours sur ce projet. Son histoire, les raisons quant au choix de l'animation, sa rencontre avec Max Richter, grâce à internet, l'univers graphique, l'animation et le story-board animé et les images d'archives.
- Ari Folman à Cannes (7 mn)
- de Cannes à Sderot : avant-première israëlienne (6 mn)
- la mort de Bachir : scène coupée
- le choc de Sabra et Chatila : journal télévisé d'A2 du 18 septembre 1982 (2 mn)
- la tragédie libanaise, entretien avec Joseph Bahout (10 mn)
- bande-annonce
A suivre un extrait en vost :