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Amen

Publié le 14 février 2009 par Deschibresetdeslettres

Amen

Un petit message sur les artistes morts, voilà un bien heureux sujet ! Je vais m'intéresser aujourd'hui à ces défunts qui, tout juste avant ou tout juste après leur décès, ont laissé dans nos hottes un disque tout nouveau et par la force des choses définitif. Je vais aborder trois cas, et il est important de préciser que ces trois-là se réfèrent à des accidents, au moins jusqu'à preuve du contraire. Il ne faut donc pas mettre en branle le vice de chercher quelque chose d'allusif dans les morceaux que je vais présenter, de traquer le moindre signe d'une mort imminente. Il s'agit plutôt de donner du sens, de broder quelque chose autour d'une coïncidence funèbre. Chez moi, cela évoque plus la question d'une conclusion obligatoire, hasardeuse, qu'on doit nécessairement trouver pour ne pas rester hébété. Comme un livre dont, aléatoirement, les derniers chapitres disparaitraient ; il faudrait bien que ce qui fait office de dernière page, on lui trouve un point final.
Dans les discographies de respectivement E.S.T, Telefon Tel Aviv et Coil, Leucocyte, Immolate Yourself et The Ape of Naples ne sont pas les meilleurs albums. Mais à chaque fois, du fait de leur simultanéité avec le décès d'un de leur géniteur, ils viennent occuper pour moi une place particulière : celle de photo-finish d'une arrivée qu'on attendait pas. Drôle de paradoxe qui, sans raison réelle, m'apparaît tout de même comme tragique. Voici donc l'intrigante charge émotionnelle de trois coups du sorts, avec trois groupes aux styles radicalement différents.
E.S.T - Premonition II : Contorted
Le dernier jazz en suspension qu'aura écrit Esbjorn Svensson. C'est magnifique tellement c'est doux. Et je vous laisse penser ce que vous voulez des étranges voix bruitistes qui s'insinuent partout.
Telefon Tel Aviv : You're The Worst Thing in The World
Cet album est en général detesté – particulièrement ce titre. Il faut dire qu'on attendait pas ces cerveaux de musique glitch se mettre au disco mielleux. Ce morceau ne me laisse pas du tout indifférent, de par son côté maladroit et son intitulé très explicite sans doute.
Coil : Teenage Lightning 2005
Tout ce que j'aime chez Coil résumé ici : mélodie darko-niaise et science de l'ingénieur. John Balance a réenregistré ce titre quelques jours avant de s'effondrer mortellement dans ses escaliers. Sacré chant du cygne.

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