Le Kindle muselé, une 'discrimination flagrante' et une plainte

Une association de défense de l'alphabétisation serait donc sur le point de porter plainte contre les restrictions imposées au Kindle 2. La Reading Rights Coalition a annoncé que demain, elle organisera une conférence à New York, devant le siège de l'Authors Guild, qui avait signifié à Amazon que la fonction de lecture par synthèse vocale violait le droit d'auteur.
Discrimination, bientôt juridiquement reconnue ?
Selon la RRC, empêcher le Kindle 2 de lire les livres numériques porte atteinte aux droits et libertés des aveugles et personnes ayant des lacunes en lecture. Leur manifestation mettra tout particulièrement l'accent sur cette pression exercée par l'AG qui a alors réclamé que la fonctionnalité soit désactivée. Amazon s'est alors retourné vers les éditeurs en leur demandant de se prononcer et de choisir s'il souhaitait que les livres soient ou non lisibles à voix haute par le Kindle 2.
Pour le président de la RRC, c'est une « discrimination flagrante et nous ne tolérons pas cela », disait Marc Maurer. « Les auteurs et éditeurs qui choisissent de désactiver le text-to-speech de leurs ouvrages numériques empêchent les personnes aveugles ou souffrant d'autres handicaps liés à la lecture de profiter de ces ebooks. »
Mentionnons que l'Electronic Frontier Foundation est également intervenue dans cette affaire, en expliquant qe les deux parties se fourvoyaient lourdement. Richard Esquerra avait déjà fait savoir que cette proposition faite par Amazon aux éditeurs était un arrangement spécieux. « Nous avions espéré qu'Amazon ferait face à cette intimidation sans fondement juridique et soutiendrait ses clients. Mais au lieu de cela, ils ont cédé et permis aux éditeurs de désactiver la fonction de lecture, en activant des systèmes de DRM. »
En effet, la Guilde des auteurs s'était probablement suicidée aux DRM en acceptant qu'Amazon se retourne vers les éditeurs pour qu'ils choisissent si oui ou non les livres seraient lisibles...