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Villa Amalia : un film de Benoît Jacquot

Par Kilucru

Villa Amalia : un film de Benoît Jacquot
VILLA AMALIA
Un film de Benoît Jacquot
Avec Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade, Xavier Beauvois, Maya Sansa, Clara Bindi ...
Adaptation du roman éponyme de Pascal Quignard
Synopsis
Comme la goutte d'eau fait déborder le vase, Ann voit une nuit Thomas embrasser une autre, et elle décide de le quitter, de tout quitter. Elle est musicienne, seule la musique la tient mais ne la retient pas. Elle ne tient qu'à la musique.
Avec l'amitié de Georges, surgi de son enfance, elle rompt et fuit, part à la rencontre de son origine et de son destin, trouve une île, là où est la Villa Amalia ...


Reçu comme un uppercut, la découverte d’être trompée jette Ann ( Isabelle Huppert) sur le chemin du changement. Aussi brutale fut la révélation, aussi prompt sera le gigantesque coup de balai donné à son existence. Exit amour déchu, exit boulot, table rase Ann vend appartement, ses précieux pianos, jette ou brule toute trace d’existence présente ou passé, rompt ses contrats comme ses contacts, ne garde comme seul contact l’ami d’enfance Georges justement retrouvé…et part..
Partir …Pour Renaitre !
Cette première mesure, trahison et abandon, est vivement mené, à l’image de cette femme secrètement meurtrie et qui souhaite que le mouvement s’accélère. Elle est déterminée et à peine entend- elle son ami Georges (Jean-Hugue Anglade) qui tente de la retenir tout au moins de la freiner, en vain !
la suite son trajet en Europe, délestée de tout, seul un léger sac , quelques mauvais rêves et leur réveil brutal attestent d’une tranquillité encore toute relative . Allemagne ou Autriche, Italie, Train, car et avion, le périple s’accomplit et l’allure change, plus sportive, les cheveux mi courts, une métamorphose s’accomplit. Ann commence à irradier.

Villa Amalia : un film de Benoît Jacquot

Le mérite en revient à l’actrice et à la réalisation, plans serrés, la caméra colle aux basques de cette dernière, amplifiant le résultat attendu, Ann renait, Ann revit. Jusqu’à l’arrivée en ce lieu magique et magnifique, isolé, parfait pour revivre. Magnifique rencontre entre Ann et Amalia (Clara Bindi) la femme, Amalia la villa, un instant deux êtres de fer s’affrontent, se jaugent et s’adoptent.
Voila la suite témoigne de la paix retrouvé, de l’amour réinventé.
L’ensemble constitue un objet merveilleux, jamais ennuyeux, les rencontres, la beauté des lieux, la transfiguration d’Ann suffissent à créer une dynamique. Et puis la situation devient assez enviable, ne rêverait- on pas d’un asile aussi idyllique.
Voila un film admirable, assister à la mutation d’Isabelle Huppert sous nos yeux, elle rayonne, rajeunit littéralement sous nos yeux, une fois purgé de sa colère. Elle vient de trouver sa place, son lieu, sa Villa Amalia.
Mené tambour battant par Benoît Jacquot la réalisation n’est jamais ennuyeuse, les faits, les décors s’enchainent souvent chargés d’une certaine émotion, devant un paysage, une rencontre, un gamin à qui l’on abandonne un sac à dos, un couple qui vous vient en aide et à qui on se confie , phénomène fréquent des rencontres de voyage où rien ne prête à conséquences.
Déjà Benoît Jacquot m’avait impressionné avec « L’Intouchable », là aussi une femme à la recherche d’une partie d’elle-même !
Isabelle Huppert et Jean-Hugue Anglade main dans la main, deux acteurs qui illuminent ce film.
Mais je retiendrais la formidable prestation de cette pianiste, qui a choisi la solitude dans un lieu féerique. Oui j’ai vu Isabelle Huppert rajeunir un peu plus à chaque plan, un régal !
Et la haut à la Villa.....
« ..Si dur que soit la solitude, elle te ramène à ton destin, la loi du grand amour est rude ;
pour qui s’est trompé de chemin.. » Jacques Higelin
CritiKat.Com "..Villa Amalia est donc un voyage qui ne cesse pas au générique, qui laisse personnage et spectateurs poursuivre grâce à une mise en scène en résonance avec le récit.."
Excessif.Com "...Rares sont les films qui veulent tout oublier, vivre des choses différentes et qui emmènent le spectateur vers l'évasion totale, celle où l'existence se reforme... Benoît Jacquot nous convie dans son nouveau film à adopter un nouveau regard, celui d'une femme qui a décidé de tout laisser tomber, de fermer la parenthèse d'une première vie et d'entamer une nouvelle nature, explorer son identité à travers la solitude, les rencontres et l'évasion. A l'instar du film de Sean Penn, Into the Wild, Villa Amalia est une très belle échappée, une bouffée d'oxygène dans un monde gâche par la morale, les convenances et le paraître. En quête d'identité et d'un nouvel amour, Isabelle Huppert rayonne et dans cette villa aux volets verts elle revit un peu... et nous aussi. .."
Le Monde.Fr "...Villa Amalia est aussi l'histoire d'une concertiste découvrant que le compromis n'est plus dans ses cordes et qui change de solfège, en deux temps trois mouvements."
Le site Officiel
Voilou, un grand moment en votre compagnie et au plaisir de vous retrouver..à Cannes, madame la Présidente ! Mes hommages , votre humble serviteur Kilucru


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