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Flight Of The Conchords - s/t (2008)

Publié le 10 avril 2009 par Oreilles
Qui n’a pas encore entendu parler du duo néo zélandais le plus déjanté de l’année ? Et si vous n’êtes sans doute pas tombé sur ce disque par hasard, vous avez certainement du entendre parler de la série du même nom dont la deuxième et dernière saison vient de commencer aux Etats-Unis. Entre fiction et réalité, le show de douze épisodes de 26 minutes suit le parcours de Jemaine Clement et Bret McKenzie, deux kiwis musicos tout juste débarqués chez l’Oncle Sam afin d’y faire carrière. La série, produite par HBO, est devenue culte en un rien de temps. Et à juste titre puisqu’on avait pas autant rit sur la culture musicale depuis Spinal Tap. Tout y passe, du génial manager Murray (magnifiquement interprété par Rhys Darby) à la groupie carrément flippante, le tout traité avec un humour intelligent qui évoque pêle-mêle les Monthy Python, les Inconnus ou justement le film de Rob Reiner. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, en plus d’être deux acteurs comiques impeccables, Jemaine et Bret sont d’excellents compositeurs interprètes repérés et signés par Sub Pop en 2007 sur la base d’un Ep intitulé The Distant Future. Un an plus tard sort ce premier Lp constitué de pièces issues de la série, mais bien plus qu’un simple produit dérivé, c’est un vrai disque de digifolk.
Qualifié par les intéressés de "quatrième duo de guitare digi-bango comédie acapella rap funk comique folk le plus populaire de Nouvelle Zélande", le disque remporta l’année dernière le Grammy Award du meilleur album comique ce qui, dit comme ça, pourrait sembler légèrement réducteur ou péjoratif, il n’en est rien. Tous deux membres de formations (The Black Seeds, The Humourbeasts…) Bret (guitare/chant) et Jemaine (Basse/chant) sont les beautiful loosers que l’on aimerait tous avoir comme amis. Des gars comme nous, mis-à-part qu’au lieu de simplement penser, ils couchent sur papier leurs rocambolesques idées et les mettent en musique à n’importe quelle sauce. Pop, rock, électro, hip-hop, folk, soul, funk, tout semble matière à inspiration pour le duo qui use d’un humour décapant sur chacun de ses morceaux : "Too many dicks (on the dancefloor)" parle de la difficulté de draguer en boîte, "Fou du fafa" est une bossa éculant tous les clichés français, "Hiphopotamus Vs Rhymenocerous" est un rap entre animaux. Bien-sûr, "Robots (humans are dead)" est tout simplement géniale, à écouter jusqu’au bout, pour entendre le premier "Binary solo" de l’histoire de la musique, uniquement fait de 1 et de 0. _


Anglophones ou non, je vous engage à faire l’effort d’écouter un temps soit peu les paroles, voire à visionner l’intégralité de la série dans l’ordre, et ainsi découvrir ces quinze titres (et bien d'autres) qui ont chacun quelque chose à offrir. Jouant de tous les instruments possibles, opérant des variations de voix de Prince à Tom Waits, Flight Of The Conchords (au moins trois jeux de mots dans ce titre) pratique l’autodérision à gogo (leur cd live s’appelle Folk The World Tour!) et la satire humoristique (Bowie en prend pour son grade sur le génialissime "Bowie") sur des instrus toutes très différentes, entre Beck et Philippe Katerine. Si la France a La chanson du dimanche, la Nouvelle Zélande possède les Flight Of The Conchords et tient là son plus gros précieux. Je vous assure, bien plus qu’un simple duo comique.

En bref : quinze titres très funky sans queue ni tête interprétés par le duo le plus drôle du moment. Un bijou idiot et jubilatoire à savourer sans prise de tête.


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Le site officiel de la série et le Myspace _
Impossible de choisir entre toutes. Voici quand même "Robots", "Mutha uckers" et "Too many dicks on the dancefloor" pour l’étendue de la palette FOTC :


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