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Plan iode

Publié le 11 mars 2009 par Artelineaartcontemporain

PLAN IODE - Susplugas/Declercq

PLAN IODE - Susplugas/Declercq

PLAN IODE

Jeanne Susplugas et Alain Declercq

Vernissage le vendredi  17 avril à partir de 18 h
Exposition du 18 avril au 23 mai 2009
ARTELINEA au PPCM 51 rue des Tilleuls - Nîmes

Communiqué de presse :

Jeanne Susplugas s’intéresse à la pharmacie et questionne au-delà de nos absorptions diverses de petites pilules colorées, les non moins divers troubles physiques ou psychologiques qu’elles sont censées soigner. Une fois ces paradis artificiels[1] repérés, exposés, voire détournés, l’artiste se préoccupe des rapports hommes/femmes, la pression sociale exercée sur le corps, et les représentations de la sexualité, ou encore des images du monde, qu’elle retranscrit en voyageuse plus qu’en téléspectatrice.

Alain Declercq, lui, s’est mis en tête de résister à toute forme d’autorité, d’oppression et de mensonge du pouvoir par la mise en œuvre de tactiques piquées au même système (surveillance vidéo, enquêtes…) ou avec des moyens low tech (Hidden Camera Obscura) pour faire des ouvertures sur ce qui est fermé ou gardé. Surveiller la surveillance, faire la lumière sur les choses cachées, transgresser un interdit pour le révéler, proposer au public de désobéir à la loi à ses risques et périls, etc. Il invente des histoires où la réalité n’est pas très loin de la fiction, qui parlent de rendez-vous secrets, d’infiltrations, de potentielles terreurs et des nouvelles guerres de l’information.

Convoquant les univers singuliers des deux artistes, le film PLAN IODE est une vision énigmatique et anxiogène. Il se situe à la frontière de ce que ces deux artistes ont comme terrain d’action : la pharmacopée et l’univers médical pour l’une, la peur et l’armée pour l’autre (Extrait de la présentation du film au « Festival Internationale Locarno » 2008 ; film de 30 min., musique de Eddie Ladoire).

Pour la première fois, ces artistes entrecroisent et mêlent leur démarche plastique. Chez Artelinea, nous saluons et encourageons ces initiatives de travail en commun. Il nous semble qu’expérimenter l’échange et se confronter à l’autre permet de développer son territoire et d’agrandir son être même.

Dans la rencontre de ces deux personnalités, nous avons constaté plus d’étrangetés que dans la bien connue « rencontre fortuite, sur une table de dissection, d’une machine à coudre et d’un parapluie », et plus de contraires que dans le signe Yin/Yang du Tao selon lequel le principe de leur coexistence peut être à l’origine d’un bienfaisant dénouement.

Artelinea le leur souhaite ainsi que d’autres travaux inspirés de ce rapprochement artistique, qui ne manqueront pas d’exister au PPCM, autour de la projection de leur film « Plan Iode »… véritable invitation à divaguer - au sens de dérailler, « sortir des rails » - qui vous alarmera quelque peu si vous avez un minimum de « sensibilité stomacale ».


À propos de Plan Iode et de la collision pharmacie/armée.

Au départ rien ne nous pousse à connecter la pharmacie à l’armée.

Même (et surtout) quand on y réfléchit. La pharmacie et les médocs, c’est pour vous soigner l’homme avec un grand h et l’armée, c’est plutôt pour vous l’abîmer, non ?

Pourtant, Jeanne Susplugas et Alain Declercq nous informent de l’existence (méconnue) de la pharmacie des armées - institution qui ne nous met pas en confiance à priori. On pense aux armes bactériologiques, aux maladies contractées lors de campagnes en Irak par exemple par des soldats qui ont toutes les peines du monde ensuite à faire reconnaître leur « accident de travail » !

On pense à des trucs rigolos (ou pas tellement, finalement) comme le bromure… À propos, saviez-vous que le bromure de potassium n’est pas approuvé par la « Food and Drug Administration » [2] des États-Unis (FDA) pour une utilisation humaine ?

Bref, avant de voir le film Plan iode, on ne savait presque rien de cette histoire de médicaments d’urgence en cas de problème nucléaire. On n’en sait pas beaucoup plus après, mais on a écopé d’un souci supplémentaire.

Par contre, quand on a vu le film, outre le poids de la pharmacopée, son pouvoir sur nos vies et nos corps par les injonctions lourdes des ordonnances, on constate une ressemblance tout à coup entre l’armée et la pharmacie : l’austérité du cadre utilitaire, le costume uniforme qui dépersonnalise, les accumulations de placards, rangements, fichiers, vieux ordinateurs et machines mystérieuses, étiquetages, emballages… Toutes ces choses tenues secrètes à la population elle-même rangée, partagée en secteurs, en catégories, pour devenir précise, répertoriée, étiquetée… Le décor est planté.

N’en déplaise à certains qui raillent les visions panaroïdes et autres inquiétudes qu’ils trouvent trop littérales ou trop naïves[3], « face au conditionnement des corps et des esprits… »,[4] nous préférons les œuvres qui nous tiennent éveillés et sur nos gardes, à celles qui nous caressent le confort et l’inconscience bienheureuse. Nous savons ce dont l’homme est capable, en matière de pratiques du pouvoir, côté sombre.


[1] Emmanuelle Lequeux, Patients perpétuels, à propos de Food and Drug Administration - Jeanne Susplugas  - 2008
[2] Titre de l’exposition actuelle de Jeanne Susplugas à la galerie Schirman & De Beaucé, Paris.
[3] Jean-Max Colard, « Tout arrive », 20.01.09, France Culture / à propos de HIDDEN CAMERA OBSCURA à la galerie Loevenbruck, Paris.
[4] Marie Cozette, communiqué de presse / HIDDEN CAMERA OBSCURA à la galerie Loevenbruck, février 2009, Paris.

Documentation :

Jeanne Susplugas
Alain Declercq
PLAN IODE, le film
Hidden Camera Obscura
PLAN IODE, le film2

ARTELINEA - art contemporain au PPCM // 51 rue des Tilleuls - NÎMES -Siège social : 2 rue des Marchands 30111 Congénies
Tél : 04 66 80 23 95 / 06 74 95 45 91
[email protected]
Avec le concours de la DRAC-Préfecture et du Conseil Régional
Languedoc-Roussillon, du Conseil Général du Gard et de la commune
de Congénies

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