Radovan Karadzic, on l'oublie probablement, n'est pas simplement l'homme accusé de crimes de guerre et de génocide. C'est aussi un psychiatre et un poète. Et à ce titre, il a été honoré par un magazine littéraire slovaque, qui a publié certains de ses textes. Chose que le PEN ne supporte par.
Capturé en juillet dernier après 12 années de clandestinité, Karadzic n'est pas vraiment le bienvenu, même en littérature. Selon le PEN, cette parution est douteuse « d'un point de vue éthique et moral », alors que le personnage est « inculpé de crimes de guerre, au cours des années 90, durant la guerre en Bosnie, et de crimes contre l'humanité ».
Le magazine Dotyky est publié par l'association des écrivains slovaques et son éditeur, Boris Brendza, est également membre du PEN slovaque. Ayant pris la défense des journalistes du magazine, il affirme qu'il serait dommage que les textes ne soient pas publiés, car il s'agit de poèmes de grande qualité, relate le Guardian.
Durant son petit passage en clandestinité, Karadzic était parvenu à faire paraître un recueil de poèmes dans lequel on pouvait entre autres lire : « Les juges me torturent pour des actes insignifiants » ou encore des métaphores comparant ses juges à des escargots baveux.
Son procès aura lieu en juillet, l'appel ayant été rejeté.