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Me, Myself and...le rap de blanc

Publié le 18 avril 2009 par Newwavehooker

Me, Myself and...le rap de blanc

Je n'ai jamais été un vrai puriste, un vrai fan de hiphop, j'écoute quelques artistes, je suis dans la moyenne des auditeurs amateurs, j'écoute du "Rap de Blanc" comme on le dit entre amis. J'entends par là, du rap qui dépasse les frontieres des initiés,  le truc pas forcement mainstream, mais qui devient populaire. 
J'étais encore un gamin en 86 quand Run Dmc s'associait à Aerosmith pour revisiter "Walk This Way" et faire entrer le hip hop dans le Top 50. Quelques années avant, en 84 Sydney sur Tf1 lançait la première émission télé sur le Rap au monde : H.I.P H.O.P, et tout le monde essayait d'apprendre le SMURF et le BREAK le dimanche après midi, accompagné de Sugarhill Gang, Kurtis Blow ou Afrika Bambaataa, mais l'émission ne fit pas long feu et la mode à l'époque fut aussi éphémère que la tecktonik.
Donc en 86, Run DMC, déjà superstars aux Etats Unis, sont les premiers vrais artistes HIPHOP à rentrer dans les foyers français (on oubliera volontairement le Holiday Rap de MC Miker G & DJ Sven et ce genre de blagounettes...), du moins pour le grand public, et à annoncer une deuxième naissance du rap.
Au collège , j'avais un voisin de classe qui récitait par coeur Public Enemy, ou du moins un yaourt qui faisait illusion, c'était en 87, avec "Yo! Bum rush the show" et un autre qui voulait absolument que j'écoute LL cool J. Autant dire que ça me saoulait, moi qui n'écoutait que Master of Puppets de Metallica.
Mais, étant hermétique au Top 50, je trouvais effectivement que Public Enemy et le hip hop représentait un pan de culture musicale aussi intransigeant et alternatif que le métal ou le hardcore que j'écoutais.
En 90, je vois NTM dans mon "Zentih à moi", l'émission de Denisot sur Canal+, puis quelques temps plus tard, je partage les voyages en bus jusqu'au lycée avec ce même camarade de classe, et j'apprends par coeur les paroles du premier album de NTM, "Authentik", avant même d'avoir écouté le disque...avec les paroles en français, c'était plus simple pour lui de me saouler tous les matins.Je n'écoutais aucune musique française mais NTM, avec ses textes incisifs, un coté frondeur, urbain et agressif, devenait à mes oreilles fréquentable.
Ensuite, les années 90 arrivent, et comme tout fan de "rap de blanc" qui se respecte je commence à vouer un culte aux Beastie Boys, ancien combo punk vénérant les Bad Brains...des mecs fréquentables en quelque sorte. Public Enemy et Anthrax jouent "Bring the noise", la compilation "Judgement night" m'oblige à écouter Onyx avec Biohazard, je "Jump around" comme tout le monde sur House of Pain, je vais aux concerts de Body Count écouter Ice-T, moitié rocker,  chanter "Cop Killer". Je me dis que le rap, c'est comme le rock, y'a de la soupe, mais il y aussi des trucs moins convenus et vraiment bon. Et puis tout va très vite : NWA, Dr Dre, le gansta rap, " Who am i ?, Whats my name ? " de Snoop, la deuxième moitié des 90s arrive et c'est vraiment l'explosion, tout est hip hop dans la rue, le Wu-Tang, le street wear, etc etc... Je suis toujours à fond dans le rock, mais j'ai quand même une oreille qui traîne, découvre The Roots qui jamment dans les backstage d'une première partie de Arrested Development, les amis écoutent Cypress Hill, je n'aime pas Mc Solaar, bref je mène ma vie de blanc bec rebelle du rap, comme tous les ados des 90s . Même si ma culture du Hip Hop est plutôt mainstream, que je ne cherche pas les mixtapes de Dj inconnus ou les derniers MC New Yorkais, j'arrive à entendre des trucs qui me plaisent. Sauf en France, rien ne me touche, rien. Les années 2000 apparaissent et on commence vraiment à passer son temps à compter les bagnoles, les strings et les bouteilles de champagnes. A part peut-être dans les clips d'Eminem, il fait autre chose, c'est frais, et ça cartonne. Aujourd'hui Eminem revient, il fait toujours la même chose et on ne sait plus trop si ca va cartonner. En France, l'après NTM pour moi c'était Booba, ses punch lines étaient mortelles, on a envie de tout apprendre par coeur et il y a toujours une prod d'animalsons qui fait la différence. Et puis aujourd'hui, il sort un "0.9" un peu en dessous, un peu bâclé, avec des textes attendus. Je commence à m'ennuyer. J'ai adoré plonger à fond dans le Crunk, Atlanta, les sons de synthé pourris et géniaux, l'ambiance folle, et rien a voir avec le fait que Lil Jon ait samplé Slayer et Bad Brains, mais il y avait une sacré effervescence et des sons nouveaux, et puis plus grand chose.
Toutes les nouvelles idoles du Hip Hop, Rick Ross, T.I, Jim Jones, Lil Wayne et consorts, c'est pas mal, y'a des bons titres mais artistiquement et musicalement on tourne quand même un peu en rond, on compte toujours et encore les bagnoles et les tas d'or dans les clips. Ouais, bon. Et puis il y a les types qui sont là depuis toujours, Jay-Z, P.diddy, on ne sait plus vraiment ce qu'ils font, ce qu'il vendent, et on ne sait plus vraiment si on a écouté un de leur disque. 
Bref, on s'emmerde ferme. Les vrais amateurs , les vrais fans me diront que non, ils me citeront sans doute des types qui font de la musique mortelle, des albums incroyables glanés sur le net. J'en suis sûr, c'est comme si moi j'essayais de démontrer que la scène Thrash Metal est aussi vivante qu'en 89, en cherchant je trouverais des groupes.
Mais pour moi, simple auditeur, et bien je m'ennuie. Y a-t-il un artiste ou un groupe qui va renouveler le truc ? Mais quand je pense a renouveler, ce n'est pas faire un truc soit disant "jazz-hiphop" ou je ne sais pas quelle fumisterie pour impressionner les journalistes de Télérama, pas non plus des types qui sont interchangeables, pas des singles qu'on oublie demain. Non, un vrai truc, comme à l'époque où l'on pensait connaître le hip hop et qu'un type arrivait et fracassait tout, un truc pour la foule, du rap de Blanc quoi.

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