A Montreux, il y a des clochetons aux hôtels et l'ombre de Vladimir Nabokov derrière chaque papillon.
Des vaches frigourgeoises paissent dans un grand pré rectangulaire clôturé de barrières électriques. Plus loin, il y a des cercles blancs et rouges au sommet des cheminées de la raffinerie.
Le soleil est revenu. Un homme à barbe toute grise avec un sac à dos, l'air d'un intellectuel de gauche, regarde mon petit ordinateur avec envie. Transportable partout, puis je l'ouvre et j'écris un texte. Mais il m'est difficile d'évoquer l'âme de l'appareil quand ils me demandent sévèrement comment je peux faire autant de choses.
C'est que je ne passe pas mon temps de la même manière qu'eux. Je regarde un peu les arbres mais pas trop longtemps, j'ai mes carnets dans les cafés, mon ordinateur dans les trains, je recherche les endroits où le soleil brille et je ressens de l'angoisse quand je pénètre dans une salle de sport.
La fumée d'une usine s'élève tout au bout de l'horizon, derrière des rideaux d'arbres. Prochain arrêt: Aigle.