Badine et bâtons d'Inconcevables
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Les cannes sont un accessoire de l’élégance. Elles ont des usages multiples. Elles permettent de se frayer un chemin, de souligner le maintien, de rythmer l’harmonie de la démarche en une danse invisible de l’âme. Eléments de l’élégance féminine et masculine, elles peuvent receler des objets dans le bâton et au niveau du pommeau : un tirebouchon de bottine, des flacons de parfum, une boîte à pilules… Celles appelées aujourd’hui cannes de beauté, ont des compartiments contenant des flacons à parfum, des ustensiles de manucure ou d’autres articles qui en font de véritables nécessaires à toilette, à parfums ... Les Muscadins et les Incroyables disposaient quelquefois sur le pommeau de leurs cannes des lorgnettes ou des lunettes. A la Révolution, les faces-à-main (lunettes que l’on tient à la main) se sont avérés être des accessoires indispensables de la panoplie de ces plaisants ; car ne voulant pas se faire enrôler par les révolutionnaires, ils se faisaient passer pour myopes. Ceux-ci étaient aussi disposés au bout de bâtons qui moins longs que les cannes, ne touchaient pas le sol, mais pouvaient exercer le maintien à la façon des badines qui sont un autre accessoire de l’élégance (elles ont la forme d’un rameau fin et assez long qui se tient sous le bras ou le prolonge pour cingler l’air vicié et les objets autour de soi). Chez les Muscadins et les Incroyables, les deux genres (cannes et bâtons) avaient souvent des formes tourmentées. Leur originalité en faisait aussi leur caractéristique.
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M. G. W. Segas propose dans son site une exposition virtuelle consacrée aux Incroyables et Merveilleuses : Du renouveau de la Canne. Il y est question des cannes d’Incroyables, de Muscadins et même de Merveilleuses, avec la canne : lorgnette,gourdin, torsadée, « fourrée » … Et puis, la galerie M. G. W. Segas, du 34 passage Jouffroy à Paris dans le 9ème arrondissement, présente à la vente et en exposition de magnifiques cannes de collection. Pour la petite histoire, le passage couvert où la galerie est installée a été édifié au XIXe siècle. Le café-concert l’Estaminet Lyrique s’y trouvait ainsi que des cafés et boutiques de qualité : coiffeurs, lingerie, magasin de gants, modistes, tailleurs … En 1852 l’Hôtel des ventes de Drouot s’installe tout près. Aujourd’hui, le quartier est dédié aux marchands d’art, aux boutiques (toujours de qualité) et aux sorties (boîtes de nuit, cafés, restaurants, théâtres …).