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Le thé Darjeeling -2

Par Kusmi

J'ai souvent entendu parler du thé Darjeeling - dont le Darjeeling 1st Flush - avec passion et je me suis toujours demandé pourquoi. Je suis allé faire mes recherches, et voilà ce que j'ai trouvé sur ce fameux thé. Et maintenant je comprends pourquoi il est si exceptionnel...


Une combinaison entre histoire et géographie

L’Inde est le plus gros producteur de thé au monde. Parmi les régions productrices de thé, on trouve la région de Darjeeling - qui appartient à l'État indien du Bengale occidental – et qui est située dans les collines au pied de l'Himalaya, entre 2 000 et 3 000 mètres d'altitude.

La région de Darjeeling et à la ville du même nom peuvent être atteintes par le chemin de fer himalayen de Darjeeling (

80 km

en 6 heures…) ou le bus, qui suit la voie de chemin de fer.

52 000 personnes – en majorité des femmes -  travaillent à la culture du Darjeeling et lors des périodes de cueillette (mars à novembre), 15 000 personnes supplémentaires sont nécessaires.

Produit depuis 150 ans, le parfum unique de ce thé est dû aux conditions climatiques de la région mais aussi à une réglementation très stricte de sa production produite par des textes législatifs gouvernementaux dont les premiers datent de 1953, date à laquelle a été créée le Conseil du Thé en Inde. Ce Conseil administre conjointement avec l’Association des planteurs de Darjeeling les stades de la culture, du traitement et de la vente du thé dans toute l’Inde.

D'après les archives, les premiers jardins commerciaux ont été plantés par les compagnies théières anglaises en 1852. Darjeeling n'était alors qu'un hameau peu peuplé servant de lieu de villégiature à l'armée et aux indiens fortunés. On est passé de 39 plantations produisant  21 000 kg

de thé en 1866 à près de 85 plantations produisant 11,5 millions de kg de thé aujourd’hui. Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis et Union européenne sont les principaux acheteurs de Darjeeling.

Ce thé est tellement prisé que chaque plantation donne son nom au thé ; parmi les plus connues, on peut citer : Makaibari, Margaret's Hope ou Selimbong.

Pour empêcher l’utilisation abusive du nom « Darjeeling », la contrefaçon et le marché noir, des mesures au niveau national et international ont été prises par le Tea Bord of India :

-  au niveau national, création en 1958 d’un logo et d’’une appellation « Darjeeling » puis enregistrement en 1999 de Darjeeling en tant qu’indication géographique (équivalent de notre « Appellation d’origine contrôlée » en France)

-  création en 1983 d’un logo « Darjeeling » et enregistrement de ce logo comme marque

-  au niveau international, depuis le début des années 2000, la marque  et le logo « Darjeeling » sont enregistrés selon la législation des pays étrangers

-  le thé de Darjeeling étant très recherché, certains marchands essaient de faire passer des mélanges de thé contenant du Darjeeling pour du pur Darjeeling (le volume de thé actuellement vendu dans le monde sous l'appellation de Darjeeling dépasse les 40 000 tonnes, alors que la production annuelle de la région de Darjeeling elle-même est estimée à seulement 8 000 à 11 000 tonnes). Afin de lutter contre ces pratiques, chaque lot de Darjeeling exporté doit être muni de son certificat d’origine. Ce processus est contrôlé par le Tea Bord of India pour les lots destinés à l’exportation (renseignements relatifs à la production, au conditionnement et à la vente de thé Darjeeling.

Mais quel goût a le Darjeeling ?

Préparé avec les règles incontournables (cf. ma note sur le temps et la température d’infusion) ce thé recèle des arômes floraux et certains disent qu’une note épicée peut y être décelée. De façon général, sa liqueur est pâle, son corps léger et c’est un thé qui se déguste volontiers seul, car l’accompagner d’un met risquerait d’en masquer toute la délicatesse.

Le Darjeeling a ceci de particulier qu’il ne se récolte pas toute l’année, contrairement aux autres régions d’Inde et aux autres pays qui cultivent du thé. Il se récolte sur quelques mois seulement, et chacune des récolte offre des parfums différents :

-  1ère récolte appelée aussi « First Flush » : entre février et mi-mars, juste après les pluies du printemps ; chez Kusmi, on l’appelle tout simplement le Darjeeling First Flush. Petite récolte aux feuilles tendres et sombres et à la liqueur jaune tirant vers le vert ; arôme particulièrement frais et délicat, avec des notes vertes et pointues.

-  récolte intermédiaire : entre celle du printemps et de l’été

-  2ème récolte : juin ; un peu plus d’amertume au goût.

-  récolte d’automne : après la saison des pluies ; petite récolte, aux notes moins épicées que les précédentes

Comme pour les autres thés, le Darjeeling peut être fermenté ou non, c'est-à-dire en thé noir (Darjeeling N°37) ou vert (Darjeeling vert), ou même semi-fermenté, c’est-à-dire Oolong.

Et si vous voulez en savoir plus, voilà un lien avec des infos plus détaillées : http://www.kipo.ke.wipo.net/sme/fr/case_studies/darjeeling_tea.htm

Et pour se mettre dans l’ambiance, voilà la bande-annonce d’un film réalisé par Xavier de Lauzanne Le Seigneur de Darjeeling

http://www.dailymotion.com/relevance/search/Rajah+Banerjee/video/x6m979_le-seigneur-de-darjeeling-bandeanno_travel


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