The thirteenth tale

THE THIRTEENTH TALE
( LE TREIZIEME CONTE )
M'étant plongée dans ce livre sans jeter un oeil sur la quatrième de couv', et une fois dedans, ne souhaitant pas en savoir plus que ce que l'auteure voulait bien mettre à ma disposition lignes après lignes, j'aimerais laisser le choix aux futurs lecteurs de ce roman qui tomberaient sur mon billet de le découvrir comme moi, pas de traditionnel cop/col de quatrième de couv' ici donc pour cette fois!
Tout ce que je savais c'est qu'on en parlait comme d'une histoire dans la veine des romans gothiques anglais, intéressant donc venant d'une romancière contemporaine, et surtout, ce qui a toujours attisé ma curiosité, c'est que l'enthousiasme était unanime autour de cette lecture d'après ce que j'ai pu en entendre ou en lire.
Pour situer l'histoire quand même, sans trop en dévoiler, je reprends les mots de la romancière Vida Winter, une des protagonistes de l'histoire, dont l'habile teaser révèle juste ce qu'il faut :
"Il était une fois une maison hantée..."
"Il était une fois des jumelles..."
... et je rajouterai, il était une fois une lectrice passionnée, biographe à ses heures, et une romancière en fin de vie qui avait décidé de lui confier son histoire.
Trois règles pour véritablement apprécier ce récit (ce que je m'étais imposé dès le départ sans m'en rendre compte), toujours selon Vida Winter:
"No cheating. No looking ahead. No questions."
C'est un roman dense, chargé et mystérieux, qui m'a beaucoup fait pensé en ce sens à L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon. C'est le genre de livre qui impose son rythme de lecture et qui se savoure page à page.
Ce qui m'avait finalement décidé à le lire, c'est l'enthousiasme fou d'une amie qui me disait: "Il est incroyable ce livre! Il se passe toujours quelque chose, il y a de nouveaux éléments à prendre en considération et des retournements de situation à chaque chapitre!"
Et c'est vrai! Jusqu'à la révélation finale! Le coup de théâtre! Comment j'ai été eue!
On aimerait bien lui trouver des défauts à ce roman. "Mouais, quelques longueurs, non? ... ben non... C'est pas un peu prévisible là certains événements?... ben non.... On vire pas un peu dans le trop plein de bons sentiments là?... ben non..."
Enfin siiii, trois fois si, mais ça se fond tellement bien dans tout le reste qu'au final, on s'en fout!
J'ai tourné la dernière page en fixant le livre, méditativement, puis, hochant la tête avec une petite moue appréciative, genre j'en reviens pas, là je murmure "Non c'est bien... franchement c'est bien...". Ca paraît peu mais en réalité chez moi c'est très significatif - c'est... respect!
En dehors de cette intrigue envoûtante qui vous piège habilement, j'ai beaucoup aimé cette double lecture qui implique celle d'un roman à l'intérieur d'un roman, avec un jeu de miroir entre la lectrice et la romancière fictives, nous lecteurs et l'auteure, Diane Setterfield, la lectrice fictive et nous lecteurs, et enfin, la romancière fictive et l'auteure, Diane Setterfield.
Ca suscite tellement de réflexions, à la fois amusantes et intéressantes, autour de la lecture et du roman, et d'une certaine manière, ça instaure une certaine communication de façon plus ou moins directe entre l'auteure et nous, lecteurs - jusqu'à la toute fin où, se servant de sa lectrice fictive pour nous faire comprendre qu'elle sait très bien ce que les lecteurs pourraient attendre d'une bonne histoire, elle nous fait l'amabilité - avec une certaine dérision - de combler les attentes du lecteur dans un post-scriptum. Personnellement j'ai trouvé ce petit clin d'oeil assez drôle!
 
L'auteure:
Diane Setterfield, spécialiste d'André Gide, vit à Harrogate (Yorkshire). Le Treizième Conte, son premier roman paru en 2006, vendu dans 34 pays, est devenu d'emblée un best-seller, en particulier aux Etats-Unis où il est entré n° 1 sur la liste du "New York Times".