Magazine Cinéma
mercredi 22 avril 2009
Le "je me suis couché tôt" de Robert De Niro m'a fait penser à la première phrase de la "Recherche" : "Longtemps je me suis couché de bonne heure". Pendant longtemps ce film a été mon film fétiche. C'était avant que je ne découvre le cinéma dit d'auteur. Pour moi, ce film représente ce qui se fait de mieux en matière de cinéma commercial. En fait, les mots commercial et auteur ne me semblent pas vraiment adaptés. Tout réalisateur fait un film pour qu'il soit vu, il fait donc systématiquement commerce. Il y en a seulement qui s'adressent à un plus grand public et d'autres à une cible restreinte (je ne veux pas dire ici une élite mais je pense plutôt à des personnes qui sont prêtes à faire un peu plus d'efforts pour aller plus loin que de regarder simplement des images).
Revenons au film. Au delà de la saga, du destin de quatre amis juifs de Brooklyn, c'est aussi l'évolution de New-York que l'on voit tout au long du film. J'adore le climat de ce quartier juif pendant les années vingt ; le contraste avec les vues des années soixante le fait ressembler à un paradis perdu. Le film montre aussi le choc des ambitieux (Max, Deborah) avec Noodles qui lui ne cherche qu'à profiter de la vie, s'amuser, sans aller vers la fuite de l'accumulation de Max ou de la gloire de Deborah. Finalement, ils ont tous raté leur vie. Le "Je me suis couché tôt"de Noodles est l'aveu de trente-cinq ans de vie d'ennui.