Editeur Michel Lafon - Roman historique - Février 2009 - 320 pages
Présentation de l'éditeur : En 1761, un navire français s’échoue sur un îlot perdu de l’océan Indien. Il transporte cent soixante
esclaves. Pour survivre, rescapés blancs et noirs doivent cohabiter. Un officier veut construire une chaloupe. Les marins refusent de l’aider. Les esclaves acceptent. Leur dignité force le
respect des Blancs. Mais au moment du départ, on ne les embarque pas. Quinze ans plus tard, quand le bruit de ce forfait a couru tous les ports, on revient les chercher. Il ne reste que sept
femmes et un enfant. À partir des archives maritimes, des fouilles archéologiques et d’un séjour sur l’île, Irène Frain raconte ce chapitre méconnu des droits de l’Homme, qui a conduit les
consciences à l’abolition de l’esclavage.
Quelques lignes : "L'île
est le sommet émergé d'un vieux volcan sous-marin. Il s'est éteint il y a des millénaires. La lave a bouché l'orifice de sa cheminée. Comme il se trouvait à fleur d'eau, les coraux l'ont vite
colonisé. Sous les vagues, les pentes du volcan sont très raides. À deux encablures de l'île, l'abîme commence. Et les grandes houles, les courants sans fin. Il faut vraiment jouer de malchance
pour se retrouver sur ce bloc de corail cerné par les déferlantes. Ou n'avoir peur de rien.""
Impensable et pourtant, ce récit que nous livre l’écrivain Irène Frain est issu d’un formidable travail de recherches dans les archives françaises puis sur
le terrain, à la rencontre de celle qui accueillit les naufragés de l’Utile quinze années durant : l’île de Sable. Comme le dit l’auteur elle-même : "C’est un roman vrai. Un
docu-fiction. J’ai une analyse de romancière, pas d’archéologue. Je tenais à rester au plus près des archives." (Source : Le Télégramme). Les naufragés de l’île Tromelin relate
le naufrage du navire de commerce français L’Utile sur les récifs de l’îlot, long d’environ 1 700 m. C’était un été de l'année 1761. Ce qui se passa par la suite apporte un éclairage
saisissant sur les mentalités françaises alors en vigueur.
Point de romanesque dans ces pages, juste une vérité criante, une injustice qui imprègne un peu plus chaque chapitre jusqu’au dénouement final. Difficile de ce fait, d’entrer de plein pied dans
cette histoire mais passé le cap de la centaine de page, le destin de ces hommes et de ces femmes ne laisse plus indifférent. Pour clôre ce fait historique, Max Guérout propose une postface
instructive sur la mission archéologique de Tromelin.