Le 81e congrès de l'Unef (premier syndicat étudiant) à Marseille a été l'occasion de s'interroger sur la place des jeunes dans le marché de l'emploi. Premier constat évoqué par Jean-Baptiste Prévost le président de l'Unef « la jeunesse est aujourd'hui en première ligne de la remontée du chômage ». L'AFP rappelle en effet que depuis les années 80 la proportion de chômeurs chez les jeunes est comprise entre 15 % et 23 %.
Deuxième constat, les jeunes sont de moins en moins payés. Roger Establet, un sociologue spécialiste de l'éducation a affirmé : « en 1968, le salaire d'embauche des jeunes sortant du système universitaire était légèrement supérieur au salaire moyen, en 1998, il représentait environ 94 % de ce salaire, aujourd'hui, on est entre 67 et 70 % ».
Pour que les jeunes puissent faire face à la crise l'Unef a proposé des solutions. Le syndicat envisage notamment la mise en place d'une allocation « de formation et d'insertion professionnelle ». Ouverte à tous, elle serait calculée au cas par cas suivant les ressources des demandeurs.
Le Haut Commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch a assisté à ce congrès. S'il n'a quasiment rien dit du plan pour la jeunesse que doit dévoiler Nicolas Sarkozy aujourd'hui, il a indiqué qu'il s'agissait d'un « plan original » avec des mesures pour la « déprécarisation des stages ».
Martin Hirsch a aussi déclaré qu'il ne voyait pas l'allocation proposée par l'Unef « comme une réponse conjoncturelle à la crise ». Il a tout de même concédé : « c'est quelque chose que l'on va débattre » affirmant « je n'ai pas de position déterminée. La position qu'on doit avoir c'est celle qui a le plus de chances de marcher ».
De son côté l'Unef craint, d'après les éléments dont il dispose sur le plan de Sarkozy pour la jeunesse, qu'il soit « très peu ambitieux avec une montée en puissance de dispositifs existants ».