Alors que le président de la République vient d'annoncer en grande pompe la mise en place d'un plan de lutte contre le chômage des jeunes, les critiques fusent déjà de toutes parts. Le choix de miser sur l'alternance en soutenant financièrement les employeurs n'apparaît pas comme un schéma très novateur. Et pour cause, de nombreux dispositifs ont déjà œuvré par le passé pour aider à la baisse du coût de la main-d'œuvre.
Si le Medef et l'artisanat se montrent pleinement satisfaits de dernières initiatives gouvernementales, il n'en va pas de même du côté de l'opposition et des syndicats. La peur de mettre de l'argent public en jeu sans aucune pérennisation des contrats reste présente chez tous les défenseurs des droits des salariés.
Le PCF dénonce déjà de nouveaux cadeaux faits aux entreprises avec des contreparties minimes. Si l'on fait le compte, le plan proposé prévoit le déblocage d'1,4 milliard d'euros avec 40 % de cette somme pour les entreprises qui recruteront des apprentis ou des jeunes en contrat de professionnalisation.
La réaction du gouvernement vise à enrayer la chute actuelle des signatures de contrats en alternance tout en sachant qu'habituellement ces contrats débouchent très souvent sur un emploi stable. Les incitations données aux entreprises comportent néanmoins un risque, souligne l'Unef : permettre aux sociétés d'obtenir ainsi de la main-d'œuvre à bas coût sans donner à ces jeunes en contrepartie une formation solide.
De bonnes idées peuvent rapidement, à l'usage, être détournées par les entreprises. Génération précaire s'interroge ainsi quant à la prime de 3000 euros accordée à une entreprise qui embauche un jeune en CDI après l'avoir eu comme stagiaire. Cela fait courir le risque d'un remplacement de la période d'essai par un temps de stage, beaucoup plus long et bien moins coûteux pour l'entreprise....