Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Meseberg (Reuters)
LES FAITS: Les échos de mésentente dans le couple franco-allemand semblent se confirmer. Mercredi 12 septembre, Nicolas Sarkozy a tenu à expliquer lors du Conseil des ministres que l'"échange" avait été "très franc" avec Angela Merkel, lors de leur rencontre lundi à Meseberg, en Allemagne. "Il a souligné que l'échange avait été très franc", a expliqué le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez. Traduit en langage diplomatique, cette petite précision sous-entend que l'entretien a été particulièrement tendu.Le chef de l'Etat a cependant insisté sur les "étapes importantes" qui ont selon lui été franchies lors de cette rencontre. Nicolas Sarkozy a obtenu le soutien de la chancelière à sa proposition de créer un "comité des sages" pour réfléchir sur l'avenir de l'Union européenne, et son accord pour mettre les mesures pour renforcer la transparence des marchés financiers à l'ordre du jour des prochaines réunions européennes.
Le président français a aussi noté "une évolution d'Angela Merkel" sur la question du yuan chinois. La chancelière aurait "reconnu que la sous-évaluation pouvait poser une difficulté", selon Nicolas Sarkozy.
Wauquiez minimise les tensions
Mardi, le quotidien allemand Rheinische Post a fait état des tensions entre les deux dirigeants, malgré les sourires de façade et les démonstrations publiques d'amitié lors de la réunion de Meseberg. Selon le quotidien, le président français a mis le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück sur la liste noire depuis une altercation qu'ils auraient eue lors de la réunion de l'eurogroupe le 9 juillet dernier.
Nicolas Sarkozy était venu expliquer aux ministres des Finances que la France ne pourrait atteindre qu'en 2012 son objectif de retour à l'équilibre des finances publiques en cas de croissance plus faible que prévu. Il revenait ainsi sur l'engagement du gouvernement précédent de retour à l'équilibre en 2010.
Le porte-parole Laurent Wauquiez a minimisé ces tensions. Lors du conseil des ministres, Nicolas Sarkozy "a expliqué qu'il fallait apprendre à se connaître au delà des mots, que l'Allemagne avait effectué une profonde mutation dont on n'avait pas forcément jusque là mesuré l'ampleur avec le déplacement de Bonn à Berlin, que la personnalité d'Angela Merkel, qui était une femme de l'Est avec toutes ses qualités, était aussi un changement", selon Laurent Wauquiez.
Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité de "mettre en place des projets solides" avec l'Allemagne pour "renouveler" et "redonner un sens" à l'amitié franco-allemande.