Magazine Journal intime

« Le Documentaire »

Par Markhy

Je vais faire un documentaire sur mon meilleur pote. Mais je n’ai rien pour le filmer. A part mon Nokia 3600 Slide et les 15 minutes de vidéos que mon Lumix veut bien me lâcher. Ce n’est pas un mec super cool mon Lumix. Il compacte trop facilement ma vie.

Il a la particularité d’être un Pakistanais, mon meilleur pote. Un Dj Pakistanais. Avec sa tête de pakos et ses trois métiers, je le filmerai à l’usine quand il y est, à la maison en train de produire sur Ableton Live et dans les soirées qu’il écume avec l’espoir de devenir un grand dj, mais pas trop : Il veut continuer de toucher les Assedics. Je filmerai nos longues diatribes, savoir si Claude VonStroke mange des kébabs, c’est un truc qui nous obsède. Si il en mange autant que nous, surtout.

Il a un côté Swedish House Mafia, mon meilleur pote. Le petit bidon dans un t-shirt blanc, une barbe de trois jours, les cheveux tirés en arrière. Il est l’enfant improbable issu de la rencontre entre Saïd de Lost et Steve Angello. Imaginez le. Quand il est triste il aime écouter de la dance stadium, des trucs qui ne fonctionnent que en Hollande. Le générique des émissions que présente Sita, là bas. Sita la blondasse un peu porn-friendly dans Kyo là, « Le Chemin ».

Mais sinon il est dans l’air du temps, mon meilleur pote. Un peu minimal, un peu électro. Ce qu’on aime en ce moment, c’est comme tout le monde : C’est le son des toms, on en foutrait partout putain. Pom Pom. Moi je suis plus mélancolique à la Stimming, Lui est plus funky à la Justin Martin. Des fois, je le surprends à jouer un Dubsided dont il a entendu un extrait sur Juno. Quand on avait treize ans, ce qu’on rêvait de faire c’était d’écouter les dernières nouveautés rue des Taillandiers, à Techno Import, ça nous cramait le cerveau, mais on n’écoutait que des extraits sur des shops en ligne, ils n’existent plus aujourd’hui, avant de les télécharger sur Audiogalaxy. C’était peut être déjà sur eMule quand j’y repense. Dix ans plus tard, rien n’a changé, on passe des heures sur Juno/Beatport à écouter des extraits en 96kbps dans l’espoir d’y trouver le coup de cœur de l’année. Il y passe plus de temps que moi, car il a besoin d’être constamment à jour. Au final, il obtient qu’un maigre résultat. Dans ce bar lounge, on lui lâche à peine 50€ quand la soirée est bonne, qu’il y a eu du chiffre, mais il y joue toujours les mêmes morceaux depuis trois ans.


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