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Sarkozy, la tête de gondole de l'UMP pour l'Europe

Publié le 27 avril 2009 par Juan
Sarkozy, la tête de gondole de l'UMP pour l'Europe
Tous les sondages indiquent que l'abstention risque d'être la grande gagnante des élections de juin prochain. Les blogueurs et blogueuses politiques peuvent se mobiliser... L'électeur français a quelques peines à se mobiliser. Et ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui peut l'aider.
Sarkozy, l'attardé européen
L'UMP a préparé un joli tract, figurant Nicolas Sarkozy en tête de gondole pour le prochain scrutin européen. On y voit le président français, souriant, à côté de ce que l'on devine être une citation présidentielle: "Quand l'Europe veut, l'Europe peut." Kessako ? Pendant la présidence française de l'Union européenne, la France a réussi à être la moins-disante en matière de relance, et la plus tardive à réagir parmi les grands pays de l'UE. Lehman Brothers est tombé le 15 septembre, signant le début d'une tourmente financière sans précédent. Nicolas Sarkozy a attendu la fin du mois pour réagir. La crise était pourtant là depuis des mois. Quelques jours après, Gordon Brown lui a soufflé l'idée d'un sauvetage bancaire basé sur des avances de fonds pour soulager le crédit. Le plan de relance français, critiqué pour sa timidité par l'Europe entière, a été annoncé fin novembre, puis voté quelques semaines plus tard. L'Espagne avait lancé le sien ... en août ! En décembre, elle votait son second plan de relance. Sarkozy, "chef" de l'Union Européen est resté immobile dans les faits.
Le seul acquis de la présidence française serait la tenue du G20 à Londres début avril. Qui croira que les dirigeants des principales économies du monde auraient attendu le président français pour réagir ? Toute la presse étrangère décrit Nicolas Sarkozy comme un chef d'Etat agité, narcissique et grossier. N'est-ce pas un bon indicateur de la "cote de popularité" de notre Monarque à l'étranger ?
UMP schizophrène
Mais l'UMP est schizophrène. Elle récuse le droit à l'opposition de mobiliser l'électeur contre la politique de son patron président. Le vulgaire Frédéric Lefebvre s'est récemment exclamé : "Les européennes selon Benoit HAMON et François BAYROU sont une sorte de tocsin pour sonner la révolte afin que le PS et le Modem se refassent une santé. Ils ont tout faux ! Ces élections européennes sont trop importantes pour notre pays pour qu'on les détourne de leur objectif : changer l'Europe. On l'a vu avec le G20, une Europe qui marche dans l'unité et qui sait ou elle va ce sont des Français mieux protégés. PS et Modem veulent instrumentaliser à des fins personnelles un scrutin essentiel pour l'avenir collectif des Français. C'est une attitude parfaitement condamnable." Mais qui instrumentalise qui ? A chacun de ses déplacements "officiels", Nicolas Sarkozy se réserve quelques minutes pour un meeting avec les militants UMP du coin. Et c'est lui que l'UMP affiche comme un porte-drapeau pour sa campagne. Le 5 mai prochain, il animera un meeting très politique à Nîmes pour "donner le ton et présenter le projet" de l'UMP pour le scrutin du 7 juin, dixit Michel Barnier. Qui dit mieux ?
L'UMP est également schizophrène sur l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Nicolas Sarkoz répète, souvent en fronçant les sourcils, qu'il y est opposé. Frédéric LefebvreTous les partis et tous les candidats doivent clarifier leur position») comme Jean-François Copé («le groupe est archimajoritairement contre l'entrée de la Turquie dans l'Union») ont affirmé qu'il n'y avait aucun doute sur la position de l'UMP. La France a d'ailleurs bloqué 5 des 35 chapitres à l'étude pour le dossier turc au sein de l'UE. Mais, s'agissant des parlementaires européens, l'affaire n'est pas simple.
La majorité UMP s'est déchirée en juin dernier, lors de l'examen de la réforme des institutions : le Sénat, majoritairement à droite, n'avait pas voulu d'une obligation de référendum sur l'adhésion éventuelle de la Turquie. Lundi 27 avril, Xavier Bertrand a rappelé: "Concernant l’adhésion de la Turquie, la réponse est non". Tête de liste UMP en Ile-de-France, Michel Barnier s'est prononcé en faveur de l'entrée de la Turquie. Il n'est pas le seul. Jacques Chirac y était également favorable («Refuser, pour des raisons d'ordre ethnique ou religieux, la Turquie serait faire le jeu de ceux qui prônent le choc des civilisations»).
L'UMP est enfin schizophrène sur le rapport à l'OTAN. L'Elysée, effrayé par les hésitations internes à son propre camp sur la réintégration de la France qu sein du commlandement militaire de l'OTAN, a supprimé tout débat parlementaire: François Fillon posa la question de confiance mi-février sur le sujet. Le camp présidentiel assume mal ce ralliement anachronique à l'OTAN.
Quel est donc le projet concret de l'UMP pour l'Europe ?
En dire le moins possible...

L'Europe interesse-t-elle encore ?
par politistution

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