Le marché numérique, une réalité tangible mais encore infime

Les chiffres révélés par la Publishers Association montrent, selon le directeur adjoint, Ian Huson, que l'industrie est « assez loin du point de bascule » pour ce qui est des ventes numériques, bien que ces dernières aient augmenté de 28 % durant l'année 2008. Leur valeur reste d'ailleurs inférieure à 3 % du marché, avec un découpage comme suit : 85 % pour les livres audio, en téléchargement et 15 % pour les ebooks.
Pas facile de faire des projections de croissance sur des bases aussi minces, quand ce secteur du marché ne représente que 75 à 82 millions £, estime alors la PA. Alors certes, les ventes du Sony Reader ont probablement dépassé les attentes de Sony, mais pour Ian, ce n'est pas pour tout de suite que les pbooks auront à redouter de leur avenir.
En outre, on apprendra que les deux tiers des ventes numériques touchent les milieux académiques ou les secteurs professionnels spécialisés. Les plus optimistes relativiseront en apprenant que ces chiffres proviennent d'une analyse portant sur 60 % des éditeurs totaux, et que peut-être... D'autre part, les comparaisons entre le marché 2007 qui avait connu une hausse de 127 %, pour retomber à 27 % de hausse en 2008, par rapport à l'année passée ne permet pas non plus de se faire une idée concrète.
Le chiffre d'affaires global du marché anglais représente 2,99 milliards £, et de fait, les ventes de livres numériques ne pesant que 0,3 million en 2008, on n'atteindrait qu'à peine 0,01 % des ventes de l'année. À mettre en rapport avec le 1,5 % constaté sur la même période aux États-Unis.
Cependant, bien qu'encore petit, le marché est devenu une réalité tangible estime-t-on chez Pan Macmillan. Et le lancement du Reader, qui a apporté une certaine stabilité dans la guerre des formats pourrait aussi jouer un rôle important dans la suite des événements. Nul doute que l'on attend avec impatience les rapports de ventes sur l'année 2009...