Festival MidiMiNuitPoésie 7e édition
samedi 13 octobre 2007 de midi à minuit
à l’espace Paul Fort / Pannonica
9, rue Basse Porte / marché Talensac / Nantes
voir le site de la Maison de la Poésie pour les tarifs
réservation conseillée : 02 51 72 10 10 (du mar. au ven. 15H/18H30) ou
www.fnac.com
Le festival MidiMinuitPoésie est une ouverture, il propose au public, à l’entrée de la saison, d’écouter et de regarder diverses manières de dire ou de faire la poésie, voire de ne pas la dire ou de ne pas la faire ; un festival dont l’ambition est de brasser largement sans prétendre aucunement à l’exhaustivité, parce que lesdites manières sont, en France, et heureusement, nombreuses et diverses et riches de sens, de détournements et de contre-sens. De la nudité de la voix aux technologies parallèles, ce sera une journée continue de lectures et de performances, mais aussi de rencontres, et d’interventions artistiques.
A signaler particulièrement la présence de Dominique Quélen, Sylvie Nève, Jérôme Mauche, Jacques Jouet, Salah Al Hamdani, Michèle Métail parmi bien d’autres
Découvrir l’intégralité du programme en cliquant sur « lire la suite de » ci-dessous
Programme du Festival MidiMiNuitPoésie du 13 octobre
12h00 : ouverture inaugurale et cocktail d’accueil
FRANÇOIS MAUGET
12h30 / lecture
François Mauget a fondé le théâtre des Tafurs avec Françoise Martin en 1973. La
compagnie a voyagé dans toute l'Europe avant de s'installer à Bordeaux à la fin
des années 80. Depuis cette époque, le théâtre des Tafurs a mis la parole
d'aujourd'hui au centre de ses dispositifs de création : adaptations de romans,
textes dramatiques, commandes à l'écriture. La compagnie a ainsi établi de
nombreux compagnonnages avec des écrivains, français ou étrangers. Le théâtre
des Tafurs fabrique aussi des spectacles « à la carte » avec les gens,
investissant un édifice ou un quartier pendant plusieurs mois. François Mauget,
metteur en scène et acteur, est aussi le directeur artistique de « Demandez
l'impossible », festival international de poésie d'aujourd'hui à Bordeaux, dans
le cadre du Printemps des poètes. Depuis l'an 2000, cette manifestation
accueille chaque année une dizaine de poètes, des rencontres, des mises en
scène des œuvres des poètes invités et un salon du livre de poésie.
(demandezlimpossible.com)
DENIS FERDINANDE
14h15 / lecture
Après avoir publié Critère du cratère
à L’Atelier de l’Agneau, Denis Ferdinande (né en 1978) publie en 2006 chez le
même éditeur théoriRe, actes, présenté comme un essai ; qui le
classe dans la catégorie des auteurs dits illisibles et pour de riRe et probablement inclassables ; cet essai se riant de
sa propre illisibilité, fait entendre le beau « merdre ! » de Jarry. Il invente
la théorire, celle qui ne théorise ni ne terrorise, « quasiment un genre,
introduit dans l’austère répertoire des genres littéraires. S’il en est. » Ou
un non-genre, le non-genre devenant un genre. Le livre est accompagné du film
(DVD) « Dolly ou les oies sauvages » qui en est l’adaptation cinématographique
dont Denis Ferdinande a co-écrit le scénario (avec Philippe Bouillet). C’est
également un homme de revue, puisqu’il anime la revue littéraire et de critique
Marge 707. Il vit à Lille.
LES ÉDITIONS DE L’ATELIER DE L’AGNEAU
15h00 / entretien avec Françoise Favretto animé par Jean-Pascal Dubost
Fondées en 1973 dans l’ancien atelier d’un peintre au 5 rue de l’Agneau à
Liège, c’est au moyen d’une presse à gravure et d’une presse à offset que les
premiers livres sont fabriqués. Eugène Savitzkaya, Mathieu Messagier, Jean-Luc
Parant, James Sacré entre autres y publièrent parmi leurs premiers livres. «
Publier la poésie contemporaine », tel fut le mot d’ordre des débuts, et
publier une revue, M25, très estimée dans le réseau de la poésie underground.
Depuis 1998, les éditions sont implantées en France, en Gironde, et c’est
Françoise Favretto qui mène seule la barque, et avance au rythme de dix livres
par an. Le mot d’ordre a changé, « pas du genre “poésie” stricto sensu ». Plusieurs
collections permettent d’explorer les marges. On peut trouver pêle-mêle Michel
Valprémy, Jacques Izoard, Jean-Pierre Bobillot, Vannina Maestri, Claude Pélieu…
De beaux livres, soigneusement élaborés par le plaisir, parfois des livres
d’artistes, des textes-affiches, Françoise Favretto se multiplie, car ce sont
aussi une collection de traductions, une collection « Archives » (pour
maintenir le contact avec les années 70 par des monographies, entretiens,
correspondances etc.), deux revues, Infonet, sur le net, bulletin d’information
littéraire et artistique, et Chroniques errantes et critiques, sur divers
supports, dans le prolongement de la revue M25.
SYLVIE NÈVE
15h45 / lecture
Depuis 1980, tenacement, Sylvie Nève est engagée dans la transmission orale de
ses textes, soit en duo, avec Jean-Pierre Bobillot (avec qui elle a créé les «
poèmeshow »), soit en solitaire, où la grande voyageuse qu’elle est donne à
entendre des voyages au bout de la langue… « Il y a l’amour, qui fouette le
langage. Montée les mots en neige ferme. Monter les mots. Il y a dire l’amour,
et le faire. Faire dire à l’amour son bruit. Et la langue avoue de bonne grâce.
Syllabes se conglomèrent, décollent du palais. On s’écrie, on se boit. Mots se
concatènent, syllabes s’envolent. Excède nous deux. » (in Erotismées, L’Atelier de l’Agneau) Ou le plaisir du texte.
Découvrant les Congiés de Jean Bodel,
trouvère du XIIe siècle, elle les traduit en français moderne avec Jean-Pierre
Bobillot, puis entreprend la traduction des
Congiés d’un autre trouvère, du XIIIe siècle, Baude Fastoul. À L’Atelier de
l’Agneau on trouvera également Suite en
seps sales petits secrets (2001), et chez d’autres éditeurs, De partout, un an d’une vie (Les
contemporains favoris, 1992), PoèmeShow
(livre et CD) avec J.-P. Bobillot (Les contemporains, 2000).
DOMINIQUE QUÉLEN
16h30 / lecture
Né en 1962, Dominique Quélen vit près de Lille. Il publie des articles et des
notes de lectures dans les revues Europe, La Revue de Littérature Comparée, le
Cahier Critique de Poésie et dans la revue sur toile actionrestreinte.com… Les
poèmes publiés sous les titres Petites
formes, Sports et Comme quoi (tous aux éditions Apogée en 2003, 2005 et
2007) sont des petits blocs de prose d’une dizaine de lignes très serrés,
commencés et terminés comme brisés net en cours de phrase (« il faut toujours
couper le début et la fin de ce qu’on écrit », Mallarmé), comme arrachés au
néant, où ils retournent, c’est un fort désespoir, maîtrisé, énergique,
conscient de la phrase qui le porte. Un peu on reçoit un uppercut, en les
lisant. Dominique Quélen avait auparavant publié Bas morceaux (Motus, 1999) et Vies
brèves (Raphaël de Surtis, 1999) et vient de paraître Le temps est un grand maigre (Wigwam). Il mène de front plusieurs
projets en collaboration avec des compositeurs, des livrets d’opéras ou
d’oratorios. Il a également traduit Cid Corman (Lieu, suivi de Vivremourir,
Apogée).
ÉRIC MEUNIÉ & OLIVIER MELLANO
17h15 / lecture-concert
Auteur de romans, Eric Meunié a publié en 2006 sa Poésie complète (aux éditions Exils). Un livre qui paraît être un
livre de poèmes, « une collection de réactions nerveuses », plus de sept cents
minitextes rigoureusement agencés selon une personnelle kabbale qui tranchent
dans le vif de l’émotion à renfort d’humour pour empêcher le trop-lyrisme de
surgir. La même année, il publie un roman Auto
Mobile Fiction (P.O.L.) qui, lui, pourrait bien trancher dans le lard de ce
qu’on appelle l’autofiction, le « mobile » donne le mobile du crime : enfoncer
le pic dans le gras de l’autocélébration de l’autofictionnaire, il ironise
férocement sur les possibilités du « il » (« tout est absolument soi mais pas
personnel »). Un autre roman chez le même éditeur, Confusion de peines narre les errements dilemmatiques d’un écrivain
« cleptomane des livres qu’il voudrait écrire ». Éric Meunié écrit à partir de
deux fixations, Malcom de Chazal et Jim Morrison. Et il collabore à La Revue
Littéraire (Léo Scheer).
OLIVIER MELLANO
Son attrait et son talent pour la recherche et les expérimentations sonores le
poussent dès ses débuts à travailler sur disque et sur scène avec des groupes
ou artistes de la scène pop-rock française (Dominique A, Miossec, Laetitia
Sheriff, Françoiz Breut, Bed…). En 1998, il créé L’Île Électrique, un projet
scénique foisonnant dont il assure les créations, la coordination et la
direction artistique, proposant un mélange inventif entre musique classique,
expérimentale, rock, vidéo et danse contemporaine. En permanence ouvert aux
expériences, aux confrontations esthétiques, Olivier Mellano a composé des
musiques de scène pour le théâtre et délivré un travail remarquable dans le
domaine du ciné-concert, comme pour L’Aurore de Murnau, Duel de Spielberg ou
encore Buffet Froid de Bertrand Blier, qui vient d’être créé début 2007. Co-fondateur
avec Gaël Desbois de la formation Mobiil, aventure musicale hors normes aux
couleurs electro-pop, Olivier Mellano a publié en 2006, sur le label Naïve
Classique, La Chair des anges, album de compositions personnelles.
JÉRÔME MAUCHE
18h15 / lecture
Né en 1965, Jérôme Mauche organise un cycle de lectures au musée Zadkine et un
festival de performances à la Ménagerie de Verre, à Paris, dirige la collection
« Grands soirs » aux éditions des Petits Matins, et il est critique d’art. Il
est l’auteur d’une dizaine de livres, de livres curieux, de poèmes distants,
disjoints, didactiques, domestiques, familiaux, de poèmes-notes, de séquences,
comme des assemblages de perceptions visuelles, parfois déjantés, au point de
paraître oniriques, et pas tout à fait surréalistes pour ce que cela est
consciemment mené. Il est possible que les poèmes soient des objets tenant des
arts plastiques du langage. Il a notamment publié aux éditions du Bleu du ciel
(Fenêtre, porte et façade, 2004 ; Électuaire du discount, 2004 et Superadobe, 2005), aux éditions de
L’Attente (Tuyautés de pans de flûte de
mémoire, 2005), aux éditions de La salle de bain (Hôtel piscine avec Loïc Raguénès, 2004), et, en octobre, aux
éditions du Seuil, collection « Déplacements », La Loi des rendements décroissants.
NICOLAS BOULARD
19h00 / entretien et présentation illustrée de son travail avec Frédéric Laé
Nicolas Boulard, né en 1976, est un artiste issu de l’école supérieure des arts
décoratifs de Strasbourg, diplômé en Art et en communication graphique, il
rejoindra le Collège Invisible. Artiste nouveau média, il ausculte la société
de l’information et les nouvelles technologies (réalise par exemple des vidéos
qui questionnent la perception qu’on peut avoir d’un signe ou d’une
information), il est rédacteur d’un journal d’œnotourisme, et expérimente
différents procédés de vinification à titre d’artiste (par quoi il élabore des
installations ironiques « Le Temps qui reste »… ajoutons qu’il est également
caviste) ; la transversalité est son terrain de prédilection. Ses installations
ou vidéos ont été déjà moult fois montrées à Strasbourg, Sapporo (Japon),
Reims, Metz, Basel (Suisse), Gand (Belgique), Sao Paulo (Brésil), Chicago
(USA)…
19h45 / entracte gourmand
Composé d’assiettes à grignoter et d’une lecture de poèmes gastronomiques par
Isabelle Lesquer.
JACQUES JOUET
20h30 / lecture
Tout aussi bien qu’en même temps poète, romancier, nouvelliste, auteur de
théâtre, de textes radiophoniques, essayiste, et artiste plasticien, Jacques
Jouet est membre de l’OuLiPo depuis 1983. Prolixe parce qu’il aime
passionnément écrire (il écrit tous les jours un poème de circonstance), et le
navet dans tous ses états ne lui fait pas peur, parce qu’il aime les
contraintes oulipiennes (par quoi il revendique un « cratylisme de la forme »),
faire le peintre en écrivant, qu’il aime les pavés, les longues notes en bas de
page qui vont jusqu’en haut, et pratiquer la narration vertigineuse et à
pièges, peut-être même aussi parce qu’il aime les situations impossibles.
Jacques Jouet est un auteur impossible. Ses livres sont publiés chez P.OL. (Une mauvaise maire, L’amour comme on
l’apprend à l’école hôtelière, Cantates de proximité, Poèmes avec partenaire,
Poèmes de métro, pour en citer quelques-uns), chez Brémond (Qui s’endort), Seghers, à Stock, au
Seuil… Homme de radio, on peut l’entendre dans l’émission « Des papous dans la
tête » sur France Culture.
SALAH AL HAMDANI
21h15 / lecture bilingue avec Isabelle Lagny
Né en 1951 à Bagdad, Salah Al Hamdani, opposé à la dictature de Saddam Hussein,
connaîtra la prison politique où il écrira ses premiers textes, puis s’exilera
en France, dont il ne connaît pas la langue, où il vit depuis 1975. Il
apprendra le français, et obtiendra une licence de théâtre. Comédien, il jouera
dans la pièce Gilgamesh, mise en
scène par Victor Garcia, puis dans La
Tour de la Défense de Copi, ainsi que dans plusieurs films. Écrivain, il
publiera plusieurs livres en arabe et en français, des récits, des nouvelles et
des poèmes, aux éditions de L’Harmattan, de L’Aube, et à L’Idée Bleue où vient
de sortir Bagdad à ciel ouvert.
Qu’ils soient en prose ou en vers, ses écrits, d’un lyrisme sobre, évoquent le
douloureux déracinement, une enfance sans enfance, les ruines, la mort, un ciel
chargé, sa rage de l’occupation américaine, ils poursuivent la lutte
d’opposition. L’écriture le libère d’une prison.
MICHÈLE MÉTAIL & LOUIS ROQUIN
22h15 / lecture-concert
Proche des poètes sonores, Michèle Métail diffuse depuis 1973 ses poèmes au
cours de ce qu’elle appelle des « publications orales » (s’accompagnant de
diapositives ou de bandes-son, ou en duo avec des musiciens ou des chanteurs).
Ces textes sont des inventions de méthodes influencés par son intérêt pour les
« formes curieuses » de la poésie chinoise classique, des explorations du sens
engendrées par des sens multiples et complémentaires. C’est un travail illimité
de projection dans l’espace, qui prend toute son ampleur lors de ses fameuses
publications orales. Elle a appartenu à l’OuLiPo. En parallèle, elle a publié plusieurs
livres de poèmes qui reposent sur l’observation toponymique, créant ce qu’Alain
Frontier nomme « une métrique paysagère », citons Les Horizons du sol (Spectres Familiers), 64 poèmes du ciel et de la terre et Toponyme : Berlin (Tarabuste). Elle vit dans le Gard où elle
partage son temps entre l’écriture, la traduction (de l’allemand, du chinois),
la calligraphie et le jardinage.
LOUIS ROQUIN
Compositeur de sons et compositeurs d’images, Louis Roquin pratique le collage
à partir d’affiches de cinéma, de bandes dessinées, de cartes géographiques, de
revues, etc., travaille les qualités plastiques de l’écriture musicale. Il se
produit en concerts, en performances, expose ses œuvres, publie textes et
partitions dans les revues. Michèle Métail et lui ont fondé l’association Les
Arts Contigus, et collaborent régulièrement ensemble en performances ou à des
livres (Cent pour cent, livre d’artiste édité à 100 exemplaires, sous forme de
leporello mesurant 14,80 de long, F. Despalle, et Mandibule Mâchoire et Mandibule
Music, livre + C.D., La Chambre). À propos de sa dernière exposition, « Au
signe », il dit ceci : « … j’ai calligraphié environ 150 symboles employés dans
la notation musicale. Dans tous les cas, il s’agit de la fixation sur le papier
(n’excluant toutefois pas la tradition orale) de certaines particularités du
son, de sa forme ou de son organisation dans le temps et dans l’espace. […]
Proches des idéogrammes, les signes apparaissent aussi comme de véritables
sonogrammes. »
COLLECTIF LA GLACIÈRE & KARINE DUMONT
23h15 / création plastique et sonore
Sous ce nom, Le Collectif La glacière réunit deux plasticiennes, Sarah Debove
et Catherine Jourdan. Jusqu’à ce jour, le collectif a réalisé et mis en place
plusieurs projets et créations plastiques : expositions, scénographies,
ateliers, performances et livres illustrés. D’origine amiénoise, Le Collectif
est domicilié à Nantes (glaciere.org). Karine Dumont est compositrice et
musicienne. Elle a réalisé plusieurs musiques de scène, dont « Encore des
changements » avec Le Collectif en 2006, et est l’auteur de plusieurs créations
électroacoustiques et d’une pièce radiophonique pour deux comédiens et deux
saxophones.
LA LIBRAIRIE VENT D’OUEST
propose tout au long de la journée une librairie thématique : un choix de
livres en lien avec la manifestation et donne rendez-vous au public avec les
auteurs invités pour échanger dans le prolongement de leur lecture.