Quatrième de couverture :
Stupeur et tremblements pourrait donner l'impression qu'au Japon, à l'âge adulte, j'ai seulement été la plus désastreuse des employées. Ni d'Ève ni d'Adam révèlera qu'à la même époque et dans le même lieu, j'ai aussi été la fiancée d'un Tokyoïte très singulier." (A. N.) Une initiation amoureuse et culturelle, drôle, savoureuse, insolite et instructive (si les codes de la société japonaise demeurent souvent impénétrables, l'étranger qu'est l'Occidental est aussi source de quiproquos et de malentendus...).
Mon avis :
Je ne sais pas de quoi souffre Miss Nothomb en ce moment, mais j’en suis fort aise. Plus elle vieillit, meilleurs ses livres sont. J’ai littéralement adoré son dernier délire, qui se situe dans la digne lignée de son grand frère Stupeurs et Tremblements.
Je ne vais pas oser comparer Nothomb et Murakami, mais chez l’une comme chez l’autre on pénètre dans un Japon méconnu, loin des clichés traditionnels, je dirais presque le Japon réel.
Nothomb a su, une fois de plus, me faire hurler de rire à certains passages. Il y a notamment un passage sur la dégustation d’une fondue suisse (et non pas savoyarde) par la Miss et son fiancé de l’époque, le très étrange Rinri. Cette scène est d’un érotisme déguisé à la fois très puissant et totalement burlesque. Comme quoi chez Nothomb il y a toujours un rapport avec la bouffe !!! Bonne ou mal-bouffe ? Chez elle c’est difficile à dire. En fait je dirais qu’il s’agit de la « Nothomb-bouffe » ! Elle a des goûts tellement à part qu’on ne saurait la classer.
On se trouve aussi dans ce livre face à une Nothomb qui décide, afin de devenir une vraie japonaise, de gravir le Mont Fuji. Il s’agit, là aussi, d’un passage d’anthologie où toute la folie du personnage ressort au grand jour.
J’ai pris un énorme plaisir à dévorer ce livre, au style toujours aussi finement ciselé. La fin ? me direz-vous, mais la fin est prévisible. On la voit arriver dès le début, mais ne comptez pas sur moi pour vous la dire. Lisez ce livre.