Les preuves l'accablaient, difficile d'échapper alors au jugement pour Farhad Hakimzadeh, 61 ans, qui avait conséquemment plaidé coupable aux 14 chefs d'accusation pour vol, et pris deux années de prison ferme.
Pour ceux qui n'ont pas suivi l'histoire, Farhad avait pris l'habitude de compléter sa collection personnelle de livres anciens, rares et précieux, en découpant au scalpel des pages d'ouvrages trouvés dans les bibliothèques anglaises Bodleian et British Library.
C'était en janvier. Aujourd'hui, sa peine a été réduite à 12 mois, par décision de la Cour d'appel, et la demande d'expulsion - le personnage est iranien - a été refusée. Pour la British Library, cette nouvelle est décevante : non seulement Farhad connaissait parfaitement les systèmes de sécurité des établissements et a pu alors piocher à loisir et découper ce qu'il voulait, commettant des dizaines de milliers d'euros de dégâts, mais surtout il a trahi la confiance qui lui avait été portée.
Le tribunal avait cependant reconnu que l'homme n'avait pas agi par avarice ni pour un commerce de contrebande, mais bien pour sa propre collection. Si les pages ont été récupérées, mais que les livres restent violés, l'humiliation de cette condamnation et la perte de sa réputation sont suffisantes, estime cependant la Cour d'appel. En clair, il sera livre, pardon, libre dans 77 jours.
La British Library s'est déclarée prête à poursuivre d'autres voies pour obtenir réparation des dégâts majeurs provoqués et assurer la réparation des préjudices causés. « Nous avons une tolérance zéro pour les personnes qui nuisent à nos collections et poursuivons ceux qui les menacent avec la plus grande vigueur. »
Ils plaisantent pas à la British Library.