Rachid Bouchareb nous avait ému avec "Indigène". Il va vous émouvoir encore plus avec "London River" dont il est également le scénariste. Né près de Paris en 1953, il travaillait comme assistant de mise en scène pour la Société Française de Production (SFP), puis pour laUne et Antenne 2. En même temps, il réalisait des courts métrages, suivis en 1985 de son premier long " BATON ROUGE". En 1988, il a fondé avec Jean Bréhat,, la société de production 3B. Il a été invité à la berlinale 2001, avec le long métrage "Little SENEGAL" Plus près de nous, son magnifique "Indigènes" est encore dans toutes les mémoire. Ce film a du reste permis de faire avancer les choses en ce qui concerne les soldats étrangers ayant combattus dans les rangs français, et oubliés cette dernière. Aujourd'hui, Bouchareb, toujours avec un pied dans le "metissage" et les rapports interculturels, délivre un superbe film, qui au départ a été tourné pour la télévision en 22 jours seulement. Comme quoi, il ne faut pas des mois de production pour sortir un film intéressant. Alors que le monde se débats dans de nombreux conflits raciaux, "London River" donne une belle leçon d'humilité.
Le 7 juillet au matin, peu avant 9h, et puis exactement une heure plus tard, ce sont quatre bombes qui explosent à Londres. Dans l'afluence des transports en commun aux heures de pointes, quatre terroristes font détonner des charges d'explosifs qu'ils transportent dans des sacs à dos. En l'espace de de quelques minutes, 65 personnes trouvent la mort dans trois rames de métro et un bus à étage, il y a plus de 700 blessés. Dans une vidéo retrouvée plus tard, l'un des terroristes revendique l'attentat, en déclarant que son groupe se trouve en guerre contre la société britanique. Deux personnages, parfaitement inconnus de l'un comme de l'autre, vont se rencontrer. Deux personnes directement touchées par les attentats bien que se trouvant très loin de là au moment des explosions. Lui, Ousmane, un musulman travaillant en France, elle, Mrs Sommers, une chrétienne vivant sur l'ïle anglo-normande de Guersney. Ils mènent tout deux une existence tout à fait normale, jusqu'au jour où ils apprennent que leurs enfants sont considéreés comme disparus depuis 7/7 le jour des attentats. Une fois arrivés chacun de leur côté à Londres, ils apprennent que leurs enfants viviaent ensemble au dessous d'une boucherie musulmane (tenue par Roshdy Zem). Certes les attentats sont au centre du film, mais ils n'en sont pas le vrai moteur, seulement le fil conducteur d'une tragédie transcandée par une magnifique rencontre entre deux personnages que tout oppose, mais qui cependant vont se serrer les coudes, et se rapprocher d'une bien belle façon. Une grande, très grande leçon d'humilité. Une mention spéciale aux deux comédiens. Criants de vérité, tellement vrais, que lorsque l'on sort de la projection, on a plus l'impression d'avoir vu une sorte de documentaire qu'un film. Brenda Blethyn vue dans "Secrets et mensonges" est émouvante en mère perdue sans sa fille, et Sotigui Kouyaté (Little Senegal) exceptionnel. Ce grand échalas éclabousse l'écran, tant pas la taille que par le talent.
Bouchareb’s (Indigènes) London River prend à la gorge...En London River en compétition au dernier festival de Berlin, a ému toute l'assistance. Les émotions éprouvées tant par le public que par la presse professionnelle, sont unanimes. Certains d'entre-eux avaient même encore du mal lors de la conférencde de Presse d'après-projection. Bouchareb né en Algérie réunit une fois de plus le nord et le sud dans un récit intimiste basé sur des évènements qui se sont réellement passés le 7 juillet 2005, et encore inscrits dans la mémoire collective.la mémoire collective..Sotigui Kouyate, vainquer du Lion d'Argent du meilleur acteur, a enmené le public dans des récits surl'Afrique et remercia la Berlinale pour la façon dont les organisateurs permettent le mixage interculturel . Le film en salle belge depuis le 29 avril.
. Détail Brenda Blethyn ne parle absolûment pas le français. Elle a appris les dialogues en phonétique. Un vrai tour de force, parce que l'on y voit que du feu (désolé pour le jeu de mot)