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Pandore au Congo

Par Madame Charlotte

congoAuteur : Albert Sánchez Piñol
Titre original : Pandora al Congo
Éditeur : Actes Sud
1ère édition : 2005
Nb de pages : 446
Lu : avril 2009
Ma note:
Pandore au Congo

Résumé
1914. L’Empire britannique est à son zénith et Londres s’apprête à subir les foudres du Kaiser. Thommy Thomson œuvre dans l’ombre pour un plumitif mégalomane quand un avocat lui propose un marché insolite : écrire l’histoire de son client, Marcus Garvey, un gitan accusé d’avoir assassiné au Congo les fils du duc qu’il servait. Publié avant le procès, le récit concourt par son immense succès à sauver de la potence celui que tout accuse. Il met au jour le détail de l’expédition enragée de deux aristocrates qui s’enfoncent dans la jungle congolaise jusqu’aux confins du monde, aiguillonnés par la fièvre de l’or. Avec Marcus, ils vont mener la première guerre verticale de l’histoire contre une armée insolite surgie des entrailles de la terre. Par convoitise pour une de ces créatures, les hommes ouvrent la boîte de Pandore et les intenses tropiques débrident ceux qui ne savent plus tenir leur rang. Les sang-bleu se révèlent de fieffées canailles et un pauvre domestique s’érige en sauveur de l’humanité.
Dans cette aventure qui semblait établir le triomphe de la justice des hommes, tout n’est que chimère ; seule la fiction y gagne des lettres de noblesse.

Mon avis
Déjà bien éblouie par La peau froide je reste ébahie par Pandore au Congo. Le début du récit est relaté par un écrivain qui revient sur un livre qu’il a écrit dans sa jeunesse, soixante ans plus tôt. Il nous en propose une réécriture, agrémentée de remarques et de précisions. Il commence par poser le décor et se présente, explique sa situation à l’époque du livre. Les passages le concernant sont souvent hilarants, et contrastent avec la tragédie humaine qu’il est chargé de rédiger sous forme de livre. Le jeune auteur qui a commencé sa carrière en tant que nègre va consacrer quelques années de sa vie à écrire le récit rapporté par le prisonnier Marcus Garvey. Au fil de leurs entrevues Tommy Thomson va retranscrire la fabuleuse aventure de Garvey au Congo, avec l’espoir de l’innocenter du double meurtre dont on l’accuse. Aventures, injustice, esclavage, oppression et colonialisme sont au rendez-vous. Si les thèmes de La peau froide sont aussi au centre du roman présent, on y retrouve aussi bien des axes. L’isolement, la dualité entre le colon destructeur et l’homme modéré, qui ne sait pas tuer de sang froid, l’étrangère, l’amour interdit, le siège, etc. Le huis-clos du précédent roman fait place ici à un contexte historique assez lourd, avec l’évocation de la Première Guerre Mondiale, la participation de Tommy Thomson à celle-ci, le colonialisme, qui n’est ici plus seulement une allusion. Le tout frise le fantastique, on pense à Jules Verne, au roman victorien. Le dénouement est d’une ironie cinglante, et on se prend à repenser au tout début du livre. Le genre dont on ne peut pas parler sous peine d’en dire trop. Je dirai donc juste que ce livre est gigantissime, comme son prédécesseur et que cet auteur restera sans doute dans mon panthéon personnel s’il continue comme ça !


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