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Philtre et piqûres

Publié le 03 mai 2009 par Gabnews
Philtre et piqûresSur le blog du même nom, un bien bel article du 8 mars 2009 en provenance de Vancouver :
Le groupe rock-alternatif Karkwa fait actuellement fureur au Québec. Sacré «groupe de l'année» au dernier Gala de l'Adisq, le band multiplie les apparitions dans les médias et vient d'amorcer une tournée en France, après avoir joué un peu partout au Québec au cours des derniers mois. À noter que le groupe est en nomination aux Junos dans la catégorie «Album Francophone de l'année».
J'ai eu l'occasion d'assister à la supplémentaire de leur spectacle à Montréal en décembre dernier, dans un Métropolis plein à craquer, devant un public dense et conquis d'avance. Dire que c'était grandiose ne constitue pas une hyperbole. Karkwa, ce sont des créateurs d'atmosphère. En show, leur musique pénètre et transporte. La foule flotte, et cette transe collective est palpable pour peu que l'on en sorte quelques instants pour la saisir et la contempler, avant de se laisser emporter de nouveau par l'irrésistible vague karkwaienne.
J'ai eu la chance de les revoir vendredi dernier, lors d'un spectacle intime à Vancouver - leur premier concert dans l'ouest canadien. Plusieurs québécois et autres franco-vancouverois étaient présents dans l'assistance, mais la vaste majorité du public était composé d'anglophones n'ayant jamais entendu parler du groupe montréalais.
Lors de son apparition sur la minuscule scène à peine surélevée, Louis-Jean Cormier semblait d'ailleurs un peu nerveux lorsqu'il s'est adressé aux spectateurs, en anglais, avec une certaine timidité, visiblement incertain de l'accueil qui leur serait réservé. Ils ont amorcé le show avec Le Compteur, qu'ils ont étiré de longues minutes dans un délire de guitare, de percussions et de clavier. Au bout de quelques instants, la petite foule compacte ne portait plus à terre. Le charme a opéré instantanément. Une heure et demi plus tard, on émergeait d'un rêve lorsque les cinq musiciens quittaient la scène.
Si, sur disque, les magnifiques textes portés par la voix planante de Louis-Jean Cormier prennent tout leur sens, ils deviennent accessoires sur scène. Les voix deviennent des instruments à part entière, et les mots sont chantés comme dans un langage universel. Ce langage, c'est la musique. Et dans le cas de Karkwa, on peut parler de musique de haut calibre.
Outre la France, Karkwa a certainement le potentiel pour percer le marché international. Reste à savoir s'ils continueront en français...?

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