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Les peintres et les auteurs, c'est pas du pareil au même

Par Georgesf

Cela fait deux fois que je passe, de stand en stand (et il y en a quelques centaines) au Marché de l'art de la Bastille. L'endroit m'intéresse, puisque mon prochain roman se déroulera dans les milieux de la peinture. Et comme mon peintre préféré y expose, je me fais un plaisir d'y revenir.

Et quand je passe de stand en stand, je souffre. Beaucoup de travaux me consternent, par leur maladresse d'exécution (y compris en abstrait), par leur laideur de couleurs, par leur manque de technique, par leur faiblesse d'invention. Et pourtant, je dois accepter l'idée qu'un créateur, inspiré ou non, y passe une majeure partie de sa vie. Je dois accepter l'idée qu'il se trouve un public pour aimer ça. Et, si ledit public n'est pas encore trouvé, le peintre est assez convaincu pour présenter ses travaux, en sachant que la plupart des promeneurs passeront devant, l'air indifférent, ou en esquissant une grimace pour les plus méchants.

Les peintres et les auteurs, c'est pas du pareil au même

Et nous, auteurs, aurions-nous la même foi en notre travail ? Je rêve d'un salon où chaque auteur, dans son stand, présenterait un grand agrandissement d'"une seule page de son oeuvre au regard du public ? Aurait-il le courage d'affronter les froncements de sourcils, les nez qui se froncent ou les bouches qui se tordent, sans parler des commentaires vachards ?

Moi, je n'aurais pas cette capacité d'encaissement, je n'aurais pas cette résistance au suicide.

Et d'abord, quelle page présenter ? Avons-nous chacun une page, une bête et unique page avec ses 1.500 caractères, sur laquelle nous accepterions d'être jugés .Tiens, je pose la question aux auteurs, édités ou non, qui passent ici.

Comme illustration, comme je ne voulais pas proposer une image de passant dégoûté, j'ai choisi un tableau récent de mon peintre préféré. Elle expose jusque dimanche soir au stand 52, côté boulevard de la Bastille, secteur Premiers exposants (ça commence devant la passerelle). L'entrée est gratuite. Ah, j'oubliais son nom : Mercedes Gómez-Flipo. Oui, Flipo, comme moi. La coïncidence est amusante, j'ai épousé mon peintre préféré.


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