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La visite (rapide) de Sarkozy en Hongrie: Pas de "vieille" Europe ni de "nouvelle" Europe

Publié le 15 septembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

DECRYPTAGE RELATIO. « Ce n'est pas sans une certaine émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui » (…) »Tant de liens personnels me rattachent à la Hongrie ». Sarkozy en Hongrie, c’est (un peu) le retour d’un enfant au pays. L’Europe, terre de migrations ! L’Europe, terre de brassage !...L’occasion de le rappeler à ceux qui l’oublient, non ? Ne sommes-nous pas tous des descendants de nomades, d’immigrés (donc d’émigrés) ? L’identité de chacun ne se résume pas à une carte, comme la personnalité de chacun ne se réduit pas à l’ADN…Mais revenons à l’objet du voyage présidentiel et non au sujet de questions politiques souvent plus traitées par réflexes que par réflexions…

Sarko a entamé en Hongrie la tournée qu’il fera dans la perspective de la Présidence française de l’Union dans les 27 pays (avec Fillon, ce qui risque de froisser les susceptibilités bien normales des pays qui n’auront droit qu’à un PM dont les Français se demandent à quoi il sert…)

Dans un discours devant le Parlement hongrois, le président a tenté de « lever un malentendu » (provoqué par Chirac ?): « Il n'y a pas pour la France une vieille Europe et une nouvelle Europe (…)Il n'y a pas pour la France des pays majeurs et des pays mineurs (...) Il n'y aura jamais pour la France des pays qui ont le droit à la parole et d'autres qui n'ont le droit que de se taire. Il y a des pays égaux en droits et en devoirs qui feront la force de l'Union européenne ». C’est bien dit. Encore faut-il traduire cela en actes. Pour l’heure, bien peu est fait !

Nicolas Sarkozy a souhaité que la présidence française soit « utile pour l'Europe ». C’est le moins que l’on puisse en attendre, en effet. « C'est dans cet état d'esprit que j'ai l'intention d'assumer la présidence de l'Union: écouter tous les partenaires, les unir, pour agir tous ensemble ». C’est ce que font tous les gouvernements qui assument cette Présidence tournante… Manque d’inspiration dans le pays de papa, Nicolas ? Voilà un discours qui ne restera sans doute pas dans l’histoire. La seule info:le soutien de Paris au projet de gazoduc hongrois.

Une confirmation encore : Le président français a insisté sur la nécessité d'une vision commune dans plusieurs domaines, notamment la sécurité, la défense, l'immigration, l'énergie et le réchauffement climatique. Il a ainsi observé que l'Europe devait être « indépendante et capable de se défendre par elle-même », malgré son rôle dans l'OTAN. Il ne s'agit pas de « substituer la politique de défense européenne à l'Alliance atlantique, mais de créer deux systèmes complémentaires ». C'est clair, mais ce fut déjà dit et redit.

Le président de la République a évidemment répété sa proposition, appuyée par Budapest, de créer un "conseil d'experts" chargé de réfléchir à ce que sera l'Europe en 2020 et 2030. Il a plaidé pour que cette mission, composée de dix à douze personnalités de premier plan, soit mise sur pied par le Conseil européen de décembre prochain. On sait que l'Allemagne y est aussi favorable. Avec d'autres: cette proposition a toutes chances d'être acceptée.


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