CD OF THE WEEK
GREEN DAY : 21st century breakdown
Chaque lundi, l'album le plus attendu de la semaine, ou le meilleur, c'est au choix. A vingt euros le cd, autant savoir ce qui vous attend...
On se demande bien où veut en venir GREEN DAY, avec le titre de son dernier album : " 21st century breakdown " ? La grande crise, juste au moment où l'Amérique et le monde retrouvent l'espoir avec l'arrivée d'Obama à la Maison Blanche ? Désormais quand le groupe lui-même est entré à faire partie de ce cercle privé des groupes " bankables " et multimillionnaires qu'il revendiquait de vouloir mettre à mal durant son époque punk, à ses débuts ? Que se passe t'il quand le système lui-même se met à critiquer le système, sans conviction ni raison de le faire ? A la limite, Radiohead peut encore se le permettre, en saupoudrant sa carrière de succès planétaires de recherches sonores et de prises de risques évidentes, avec des albums souvent tout sauf commerciaux. Pas Green Day, qui donne ici dans la caricature, le redondant, presque le pathétique. Le groupe désire faire de l'esbroufe alors qu'en réalité il recherche juste les premières places des charts, qu'il compte truster en surfant sur la vague " rebellons nous à cette société de consommation " dont il est un emblème. Le single " Know your ennemy " qui incite à la lutte armée, " Before the lobotomy " ou encore " See the light " sont autant de déclarations d'intention qui font rire, plus que tout autre chose. Green Day est boursouflé et ampoulé, perdu quelque part entre Queen et Status Quo, machine à jouer dans les stades mais qui cherche encore à drainer la fougue des ados et des marginaux en rage contre un monde qu'ils n'ont pas encore compris et acceptés. Sur " See the light ", justement, on peut entendre " J'ai été usé, drogue et alcool, et puis j'ai bu l'eau d'un ouragan et j'ai foutu le feu ". Risible. Au fait, ce disque serait un " concept album ", l'histoire d'un jeune couple d'aujourd'hui, Gloria et Christian. Que va-t-il leur arriver, trouveront ils leur vraie place dans cette cruelle existence ? Peu importe, du moment que Green Day trouve la sienne, tout la haut en tête des ventes de disques, avec ce qui ressemble quand même bien à un disque prétentieux et poseur, sans la moindre once d'honnêteté et de fraîcheur. Un punk qui vieillit, c'est rarement beau à voir... ( 4/10)