Impossible Martine Broda,
impossible lyrique amoureuse…Je n’oublie pas, Martine, que vous m’aviez confié,
il y a un peu plus d’un an, pour mes Fusées
et paperoles, de magnifiques inédits poétiques (Lettres d’amour) dont j’ignore l’heureux destinataire. Je n’oublie
pas vos essais, L’amour du nom (Corti)
notamment, et votre lecture exigeante de Pétrarque, Nerval, Jouve, Rilke,
Celan… Au muet, vous saviez qu’il convenait de rendre la parole et votre propre
lyrisme s’est toujours opposé à la fadeur sentimentale. La parole se déploie à
partir de tous les noms du désir et vous n’avez pas cessé de nous dire que la
poésie survivra à ceux qui croient que le langage peut être libéré du sens,
qu’elle survivra (je vous cite) aux
galipettes formalistes, aux calembredaines de l’humour débile (…) qu’elle
survivra dans son noyau dur, le haut lyrisme, qui est le chant de « l’amor
fati », chant du monde et non du moi.
Vous étiez là, dans l’échec et la question et dans la beauté qui ne fait
pas question.
Contribution de Pascal Boulanger