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Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007)

Par Florence Trocmé

Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007) *Paru aux États-Unis en 1975, Holocauste a été composé par le poète américain Charles Reznikoff (1894-1976) à partir d'archives du Procès des Criminels devant le Tribunal Militaire de Nuremberg et des enregistrements du procès Eichmann à Jérusalem. Véritable " récitatif de l'horreur ", cet ouvrage est un des livres les plus essentiels de la poésie objectiviste américaine. Il fait partie des ouvrages posant frontalement la question de la célèbre citation d'Adorno (" écrire un poème après Auschwitz est barbare "). Utilisant des transcriptions de cours de justice, la poésie de Reznikoff est exempte de toute forme métaphorique, voire du cadre rhétorique de l'interprétation. Pas d'idées, sinon dans les choses ( no ideas, but in things), selon l'axiome de William Carlos Williams : aucune idée ici ne dépasse qui n'a pas été inscrite dans les paroles dites par ceux qui ont vu et vécu l'horreur, ou celles rapportées de ceux qui ont morts. La volonté de l'auteur, en travaillant à l'intérieur de morceaux de langue préexistants, est de se rendre le plus invisible possible : " la poésie présent l'objet afin de susciter la sensation. Elle doit être très précise sur l'objet et réticente sur l'émotion ", écrit-il.
Outre une préface du traducteur, Auxeméry, on trouvera dans ce recueil un entretien avec Charles Reznikoff, paru initialement dans un numéro de la revue Europe consacré aux Objectivistes en 1977 et qui éclaire la démarche poétique de Reznikoff, depuis ses premiers poèmes jusqu'à Testimony autre grand livre qui utilise les mêmes procédés créatifs qu' Holocauste.
(Extraits de la présentation du livre par Lionel Destremau)

Attention : ce livre sera en librairie le 12 octobre
Charles Reznikoff,
Holocauste, traduit de l'américain et préfacé par Auxeméry, suivi d'un entretien avec Charles Reznikoff.
Prétexte éditeur / poésie
isbn : 978-2-912146-24-3
12 €

Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007)
*Un écrivain que tout tente et qui tout transforme. Cette langue toujours nouvelle ne cesse de surprendre et de saisir.
" ...Poser la question des discours au présent [les grands immeubles posés sur la terre] - avant la parole : le roman que j'écoute - / Ce toi que je perçois avant la formation du je / Nous ne sommes pas les héros de la mort - selon Höl - mais les héros d'1 tresse sauvage - biologique. La scène où nous nous tenons, désintégrés mais liés à un savoir : Théâtre et roman sont ici dans le même phrasé, la même phrase : /Pur scandale pour les esprits ordinaires | / Ne vaudrait-il pas mieux penser 1 position-ensemble plutôt qu' 1 pensée-ensemble, 1 tenir-ensemble |/ La tragédie est le Temps, le temps comme commencement ; Dis-tu | //Rien ne permane : tout est commencement, [...]
Une réflexion sur l'art et sur la langue, sur le visage et la représentation : " toute figuration est fugitive et forcenée ", ponctuée de quatorze photos en noir et blanc de Mathieu Bénézet par Jacques Le Scanff.

Mathieu Bénézet
La Tête couchée de Brancusi
Le Préau des Collines
isbn : 978-2-914945-83-7
15 €

Couverture : James Turrell,

Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007)
*La revue Europe consacre son numéro 940-941, août-septembre 2007 à Maurice Blanchot
On connaît la formule : " Maurice Blanchot, romancier et critique. Sa vie est entièrement vouée à la littérature et au silence qui lui est propre ". C'est celle qui, jusqu'à sa mort, lui aura tenu lieu de notice biographique. Qu'on la trouve affectée, voire grandiloquente, ou qu'on y voie la marque d'une authentique grandeur, elle est emblématique de la posture héroïque que Blanchot élabora au fil du temps, celle de l'écrivain voué vivant à cet anéantissement qu'est l'écriture, sculptant à vif sa statue de grand mort éternel. La littérature fut pour lui une forme d'ascèse, une passion de l'extrême, une plongée dans les profondeurs inquiétantes de la langue. Ce que tisse patiemment son écriture, c'est le désœuvrement, cette force de dissolution créatrice où n'en finit pas de mourir un sujet devenant écrivain. " Je ne suis pas maître du langage ", écrivait-il. " Je l'écoute seulement dans son effacement, m'effaçant en lui, vers cette limite silencieuse où il attend qu'on le reconduise pour parler, là où défaille la présence comme elle défaille là où porte le désir. " Pour lire Finnegans Wake, Joyce souhaitait un idéal lecteur insomniaque. Pour qui veut lire Blanchot, pour aborder l'étrangeté de cette parole impersonnelle, que l'on dirait sans origine et sans sujet, il faut sans doute une certaine plasticité psychique, une aptitude à la perte temporaire de nos représentations fixées, une souplesse des identifications, un affranchissement provisoire des limites dites humaines. Il faut admettre que " la littérature commence au moment où la littérature devient une question ".
Études et textes de :
Évelyne Grossman, Thomas Regnier, Ginette Michaud, Sylvain Santi,
Karl Pollin, Leslie Hill, Christophe Bident, Jonathan Degenève,
Annelise Schulte Nordholt, Jean-Louis Jeannelle, Curt G. Willits,
Ayelet Lilti, Sheila Concari, Philippe Ollé-Laprune, Leslie Kaplan.
Maurice Blanchot : Le livre existera toujours. Inédit.
Au sommaire également un dossier Antoine Volodine et un article de Marc Weinstein sur Kafka, des textes de Alain Helissen, Jacques Ancet et d'autres, dans le Cahier de création.
Call Waiting, 1997

Europe, août-septembre 2007, n° 940-941
isbn : 978-2-351-50009-5
18,50 €
lire l'article de Ronald Klapka, Blanchot le héros

Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007)
*Ce fragile aujourd'hui d' Eric Brogniet est le second volet d'un triptyque commencé avec Autoportrait au suaire (L'Age d'homme, 2001) et qui se poursuivra avec Ulysse, errant dans l'ébloui.

Ne brisons pas nos solitudes
Augmentons-les jusqu'à ce qu'elles se conjoignent

La bouche écoute
Le silence sous les mots
Elle prolonge
Le fragile aujourd'hui

Eric Brogniet
Ce fragile Aujourd'hui
Le Taillis Pré
isbn :978-2-87450-019-0
15 €

Poezibao a reçu (samedi 15 septembre 2007)
*Inspiré par John Cage, ce livre de Vincent Tholomé prend pour point de départ l'envie de tenter une expérience. Écrire un texte, un seul, où le hasard interviendra non comme thème mais comme élément structurant, nécessaire à la composition. Tout y sera tiré au sort : le nombre de phrases, ce dont elles parleront, etc. Puis : on se prendra au jeu. On écrira un autre récit, puis un autre.
On se dira, mais oui, tout ça peut faire un ensemble. On complètera les choses. On tirera encore au sort le nombre de textes qui composeront l'ensemble. On retouchera à peine. Et puis voilà : 8 solos, duos, ou trios. 8 textes à lire chez soi, pour soi, ou à porter en scène. En une fois. Par petits bouts. Seul, à deux, à trois.
Comme on voudra
(Dos du livre)

" trou noir. Dit john cage. Plus tard. Dit plus tard john cage. En 1935. John Cage a un bolide rouge et chrome acheté d'occasion à moins de 200$. Il possède également un beau et large trou noir dans la tête. De sorte que. Chaque fois chaque fois chaque fois. Dans le désert de l'Arizona. Lancé à toute allure. Soulevant des tonnes de poussières à son passage. Le bolide rouge et chrome perd john cage dans ses pensées à l'intérieur de son trou noir. Il faut dire que. A l'intérieur de son bolide. La [...] "

Vincent Tholomé publie également Tout le monde est quelqu'un, portraits, aux éditions Rodigrol.

Vincent Tholomé
The John Cage experiences, 8 solos, duos ou trios (avec choses)
Éditions Le Clou dans le fer, collection expériences poétiques
isbn 978-2-9526347-3-1
11 €


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