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Correspondances : congé à la mère ou la mère à boire

Publié le 06 mai 2009 par Imparfaiteetalors
De : Julie
Envoyé : 4 mai 2009
À : Anik
Objet : : Congé à la mère ou la mère à boire
Allô Anik,
Comment vas-tu cette semaine?
De mon côté, ça va bien. Frérot a 6 mois aujourd’hui. Dieu que ça passe vite! Je commence le décompte inverse. Il reste moins de mois devant qu’il y en a maintenant derrière :oS
Le congé de maternité, c’est toute une étape dans une vie. C’est mon 3e (et visiblement le dernier!) et chaque fois je suis surprise de voir comme la vie ralentit quand j’y suis plongée. Un ralentissement inattendu en pleine course contre la montre. La sainte paix. Chacun de mes trois congés a été différent et unique en son genre. Chacun a comporté ses moments forts et ses moments plus difficiles.
Au palmarès des moments forts, il y a décidément le temps que je prends enfin pour faire tout ce que je n’ai jamais l’occasion de faire autrement. Enfin! Je peux consacrer du temps à ce projet d’écriture qui me tenaille depuis longtemps dont notre blogue constitue la première étape. Enfin! Je peux me lancer dans une multitude d’essais culinaires au grand bonheur de PapaZen (à noter que les filles commencent à être à court d’arguments pour se défiler devant la nouveauté). Enfin! Je peux lire des livres tout aussi volumineux les uns que les autres pendant les heures que j’ai consacrées aux tétées depuis le dernier semestre.
Au palmarès des moments où on se demande pourquoi on a choisi de passer par là, il y a bien sûr le manque de sommeil. Frérot a six mois, il est dodu comme un voleur, mais il n’a pas encore compris le principe de puiser dans ses réserves pendant la nuit. Parfois et sans avertissement, il dort neuf heures en ligne sans un seul grognement. Mais plus souvent, il se réveille à une heure de son choix en réclamant bruyamment son dû, comme s’il n’avait jamais mangé de sa vie! Pourtant, mère imparfaite d’expérience que je suis, j’applique la même recette qu’avec ses aînées… Va donc savoir pourquoi Morphée et lui ne font pas bon ménage.
En ce moment, en première position du palmarès des moments « rushants » me voici définitivement rendue dans la phase « Il vas-tu prendre un biberon un jour ?$?&# ». Même au 3e enfant, c’est la même aventure. Même après avoir pris 3 fois la résolution « je-te-donnerai-un-biberon-coûte-que-coûte-dès-ta-naissance-CHA-QUE-semaine », Frérot suit les traces de ses grandes sœurs, à croire que c’est génétique, en refusant systématiquement tout liquide dans un contenant autre que maternel. Je serai de bonne foi en me disant qu’il me réserve peut-être la surprise pour la fête des Mères, mais, pour l’instant, offrir r un « break » à sa gentille nourrice ne lui a pas effleuré l’esprit.
Comme j’ai un ardent besoin d’indépendance et que je commence à trouver exigeant d’allaiter aux 3 heures durant le jour, je passe en mode solution. À la maison, j’ai à peu près toutes les sortes de tétines inimaginables. J’ai aussi 3 sortes de préparations lactées que je m’amuse, au gré des jours, à verser dans des gobelets aux formes originales à divers degrés de température. J’essaie aussi quand il a faim, quand il est calme, quand il mange, quand il dort, quand il prend son bain. Rien n’y fait!
Comment as-tu réussi? As-tu des suggestions à me faire?
Julie,
une mère dévouée, mais qui rêve de liberté, en quête des meilleurs trucs


Anik répond à Julie


De : Anik
Envoyé : 5 mai 2009
À : Julie
Objet : RE : Congé à la mère ou la mère à boire
Salut Julie!
Pauvre toi, je compatis… Comme PetiteAnge a maintenant 15 mois, l’allaitement n’est plus qu’un vague souvenir (pourtant, je le faisais encore il y a 6 mois…). La mémoire est bien faite, sinon qui voudrait repasser par l’accouchement et les premières semaines d’allaitement ?
Je t’avoue que je ne sais trop quoi te conseiller. Mes deux plus vieilles ont été bien contentes de prendre un biberon de temps à autre à partir de 6 à 8 semaines. Il faut dire que c’était des « téteuses » (dans ce sens qu’elles adoraient la tétine)… Mais PetiteAnge a choisi de renier ce bel objet de plastique et de silicone. Pourtant, à sept mois, exaspérée de l’entendre chialer pendant la nuit visiblement pour rien, j’ai tenté le coup à nouveau et magie ! La suce est devenue un réconfort instantané. Je sais bien que cette béquille est souvent mise sur le banc des accusés pour empêcher de bonnes habitudes d’endormissement, mais dans mon cas, cela m’a permis de commencer à faire des nuits, enfin ! Et en parallèle, PetiteAnge a aussi accepté le biberon, ce qu’elle avait jusqu’alors refusé.
Je pourrais te sortir mes fameux conseils positifs, du genre : « Si tu veux vraiment qu’il prenne le biberon, tu vas y arriver…» ou « Visualise-toi en train de donner un beau biberon avant le sommeil nocturne. ». Mais bon, le fait est que je n’ai franchement aucune idée de ce qui fait qu’un bébé prend un biberon ou non. Je sais encore moins pourquoi un bébé fait plus ou moins vite ses nuits.
Sérieusement (et là, je sens que plusieurs vont se dire, ça y est, le manque de sommeil pendant son congé de maternité lui a fait perdre plusieurs neurones), je pense que c’est juste relié à ta programmation mentale. C’est-à-dire ta perception du moment où Frérot va effectivement accepter le biberon et faire ses nuits… Philosophe les a fait à 3 mois, Dynamite les a fait a 6 mois, et PetiteAnge a attendu vers 7-8 mois. À mon premier congé, j’avais lu que les bébés faisaient leurs nuits quand ils atteignaient environ12 livres. Donc, quand Philosophe a atteint ses 12 livres, elle a fait ses nuits, car je m’y en attendais. Pour Dynamite, je me suis dit que je ne serais pas aussi chanceuse, et effectivement, ça a été plus long. À mon 3e congé, traumatisée de ces fameux 6 mois, j’ai eu peur et résultat : ça a été encore plus long pour PetiteAnge. Mythe ou fiction, je ne saurais dire, mais en tout cas, l’influence des pensées fonctionne en titi avec ma théorie du poids de grossesse et du temps que l’on met à le reperdre (je t’en reparle…).
Bon, alors mis à part développer une constance absolue dans tes façons de faire, prendre ton mal en patience et prier le Dieu de ton choix ou l’Univers lui-même, je ne saurais quoi te dire… sinon, bonne chance !
A+
Anik
P.-S. Tu sais, 13 ou 14 ans, c’est si vite passé. Ils vont dormir, nos ados, crois-moi, et c’est moi qui me ferai le plaisir de les réveiller! Savais-tu que maintenant je suis incapable de dormir jusqu’à 9 heures ou 10 heures le matin quand l’occasion (si rarissime) se présente? Peux-tu croire que pendant mes vacances, je me réveillais à 6h30, AVANT les enfants ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne me reconnais plus. La dormeuse que j’étais est bel et bien disparue avec mes trois congés de maternité… Mais bon, je pourrai toujours me consoler sur un magnifique lever de Soleil ou en écoutant le doux chant matinal des oiseaux ;o) (ouf, il est temps que j’aille me coucher…).

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