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Piero Bigongiari/Nice Pisa

Par Angèle Paoli
« Poésie d'un jour
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Poésie croisée sur les remparts de Pistoia, VI


Les ombres  les plus longues
Aquatinte numérique, G.AdC


NICE PISA

Il sole scioglie dai covoni le ombre
più lunghe e più dorate per ghermirti,
mia sera pisana, al grave odore
dei tuoi grani mietuti... Io che attendo
più nulla ormai, « Tu viens... » mormora appena
sfiorandomi l'ignota adescatrice
nizzarda, insiste « Viens... », quasi scandisse
un altro tempo, mentre sulla baia
degli Angeli candisce la maretta.

Ma tu aspetta, tu aspetta, cuore grigio,
se quest'empito è quello della morte
le scintille dei fari non l'accendono.



NICE PISE

Le soleil détache des gerbes les ombres
les plus longues et les plus dorées pour te saisir,
ô mon soir pisan, à l'odeur lourde
de tes blés moissonnés. Moi qui n'attends
plus rien désormais, «Tu viens... » murmure à peine
en me frôlant, la niçoise inconnue,
tentatrice ; elle insiste : « Viens... », comme la scansion
d'un autre temps, tandis que sur la baie
des Anges, la houle cuit à feu doux.

Mais attends, toi, attends, toi, cœur gris;
si cet élan, c'est celui de la mort
l'étincelle des phares ne l'allume pas.

Piero Bigongiari, Stato di cose, terza parte (Il Corvo bianco) in Cahiers du Sud n° 323, « La nouvelle poésie italienne », juin 1954, page 46. Traduit de l’italien par Georges Mounin.


NOTE D’AP : ce poème (qui m’a été aimablement transmis par André Ughetto) est le premier poème de Piero Bigongiari à avoir été traduit en français et publié en France. Ce numéro des Cahiers du Sud consacré à « la nouvelle poésie italienne » comprenait aussi des poèmes de Giuseppe Ungaretti, Umberto Saba, Eugenio Montale, Salvatore Quasimodo, Leonardo Sinisgalli, Roberto Rebora, Giorgio Caproni, Vittorio Sereni, Giorgio Bassani, Mario Luzi, Sandro Penna, Mario Tobino, Alfonso Gatto, Attilio Bertolucci, Aldo Borlenghi et Alessandro Parronchi, présentés par Carlo Bo et Georges Mounin.
   Par ailleurs, le linguiste Georges Mounin (1910-1993) fut le professeur qui me donna mon premier cours – mais aussi mon premier cours de sémiologie – en année de licence sur les bancs de l’Université d’Aix-en-Provence.



PIERO BIGONGIARI

Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) Piero Bigongiari/Pescia-Lucca.



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