Un silence assourdissant

Une femme admirable se meurt.
La Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, n’est pas en bonne santé, on craint même pour ses jours : elle ne peut pas manger, sa tension est faible et elle est fortement déshydratée. Symbole de l’opposition à la dictature birmane, elle a passé plus de 13 ans de sa vie en prison ou en résidence surveillée et l’armée, au pouvoir depuis 1962, vient à nouveau de rejeter une demande de libération. Une assistante médicale lui a rendu visite vendredi et a réussi à placer la patiente sous perfusion. Mais son médecin personnel a été arrêté et il est détenu depuis jeudi par les autorités gouvernementales pour une raison encore inconnue.

Pendant ce temps, en France, un Président de la République interrompt ses vacances pour assister à un match de football, un Ministre des Affaires Étrangères, jadis théoricien du droit d’ingérence humanitaire, a mystérieusement disparu, une Secrétaire d’État aux droits de l’homme s’inquiète de son avenir politique.

Ailleurs, un Pape fait du tourisme en Jordanie, des sportifs se shootent à la coke, un curieux personnage polygame, Jacob Zuma, est investi Président de la République sud-africaine.

L’Afrique du Sud justement : c’est sous la pression de la communauté internationale et face aux sanctions économiques et politiques que le régime de l’apartheid a été aboli, la démocratie instaurée et Nelson Mandela libéré.

C’était en 1990. Autres temps, autres moeurs.