Un anti Entre les murs
Les premières images de La journée de la jupe sont symptomatiques d'un état actuel : l'Education Nationale va mal... C'est en tout cas ce que semble dire le film qui s'ouvre presque comme Entre les murs : bousculades d'élèves, chamailleries en tout genre. Dans ce brouhaha : un prof ou plutôt une prof, Isabelle Adjani dans toute sa splendeur, elle enseigne tant bien que mal le français, la langue de Molière ou Jean Baptiste Poquelin, comme vous voudrez. Mais les élèves, ses élèves en ont décidé tout autrement.
La journée de la jupe, par les sujets abordés (religion, racisme, insultes, origines ethniques, viol et même dépression nerveuse), aurait pu s'avérer une fois de plus comme un film caricatural sur le monde de l'Education Nationale et de ses rouages, sauf que Jean Paul Lilienfeld ne grossit pas le trait mais livre une chronique douce amère sur une prise d'otages faite par une prof qui pète légitimement un plomb. L'écriture est fluide, sans aucun temps mort, avec un souci de la justesse dans le propos. Isabelle Adjani est en quant à elle, comme à son habitude, sensationnelle dans ce rôle d'enseignante psychorigide fan de jupettes courtes. Le tout est un condensé à la fois très actuel et qui fait froid dans le dos. On en sort cependant avec la mine grave et un goût amer dans la bouche. A méditer donc.