Bartleby, ou dans son titre originel, Bartleby the Scrivener, A Wall Street History, de Melville, se pose comme le texte du "Bof, nan, pas vraiment, j'ai pas super envie". Paru en 1853, il raconte l'histoire d'un recopieur, amateur de biscuits au gingembre et ressasse en permanence la phrase « I would prefer not to ».
Apologie de l'inaccomplissement, on se devait bien de créer un prix littéraire qui soit celui de l'inachevé.
« Nous avons tous commencé l'écriture d'un roman, que nous n'avons jamais achevée. Puis nous n'avons pas achevé l'écriture d'un deuxième roman, pas plus que d'un troisième... Nous avons alors exercé notre talent en inachevant une ou plusieurs nouvelles ; qui nous semblaient pourtant plus simples à composer. »
Si cet intitulé vous parle, alors il vous faut prendre part au Prix Bartleby, celui du roman inachevé et tenter de vous faire reconnaître comme l'auteur de « la meilleure œuvre non menée à sa fin ». Ubuesque, non ? Frédéric Royer, qui officie déjà dans les Gerard du cinéma, récompensant les navets les plus infâmes, qui s'accompagne d'un parpaing doré, a ainsi monté de toutes pièces ce prix dans l'espoir que soit reconnu « la beauté de l'inachèvement littéraire ».
Sympa. Alors, plongez dans vos tiroirs, et adressez vos plus beaux textes incomplets, pour être reconnu vainqueur début novembre. Qu'y gagne-t-on ? « Le droit de ne pas achever son écrit. Son œuvre inaboutie sera publiée en l'état par un éditeur audacieux. Ou pas. » Séduisante en diable, cette idée...