Posture de l'enfant
Le front au sol, les mains bien tirées à l'arrière des pieds... on sent un étirement à la fois dans le bas du dos, mais aussi dans la nuque. La posture permet de relâcher les tensions dans ces deux parties du corps. Elle étire à la fois toute la colonne vertébrale. Avec savasana (cf : la posture du cadavre dont j'ai parlée hier), c'est aussi une posture de relaxation. Dans une séance de yoga sivananda, elle s'inscrit entre la fin des étirements arrière et la demi torsion vertébrale. Elle est très facile à réaliser, cependant les personnes qui souffrent notamment des genoux ont du mal à la réaliser. Il suffit alors de glisser les mains à l'avant, en supperposant les deux mains en poing sous le front, et c'es't magique, elle devient plus facile.
Personnellement, je l'aime beaucoup. Elle a la saveur d'un temps où il suffisait de se replier sur soi-même et de dire : "stop, on recommence", sans redouter presque aucune conséquence. Quoi que...
En yoga, aucun enfant n'arrive vierge au monde. Son caractère, ses habitudes, ses manies, on dit qu'ils les traînent des vies passées. On dit même qu'il choisit la famille dans laquelle il s'incarne, il sait à l'avance les points sur lesquels il devra travailler dans cette vie. Et de l'autre côté du miroir, tout semble-t-il, paraît plus simple et limpide.
Je me demande souvent à la lumière de cette théorie, comment ai-je eu l'idée de choisir ma famille... Je ne pense pas avoir hériter de la pire sur terre, cependant, je pense que certaines parties de l'histoire auraient pu-être plus lumineuses. (Enfin, de toutes façons, là n'est pas la question.) Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire d'enfant, je n'ai jamais eu la sensation d'aimer mon père. D'ailleurs, ce sentiment me culpabilisait beaucoup. A chaque fois que je le voyais rentrer à la maison, je filais en douce me cacher. (J'exagère un peu, mais, il y a de cela) En revanche, ma soeur aînée (je suis la cadette), contrairement à moi, cherchait sa présence. Comment deux soeurs peuvent-elles réagir face à la même personne de façon aussi différente ? Réponse selon la théorie du yoga : dans une vie passée, une des deux soeurs a déjà vécu une relation difficile avec le père.
Imaginez ! L'histoire de ce monde ne serait que la répition de vieilles histoires non résolues... on se réincarnerait juste pour régler des vieux contentieux, s'améliorer sur divers points.. avec une vision très limpide de notre mission. Jusqu'à tout oublier au moment de la naissance... refaire les même erreurs... encore et encore et se réincarner une nouvelle fois pour retravailler les mêmes problèmes. Pas étonnant que l'histoire n'apporte rien de nouveau...
Pour ce qui est de ma petite histoire avec mon père... je développe et je signe...
Un jour. (oui, cela commence toujours comme cela) Donc un jour, une thérapeute qui travaillait avec l'écriture automatique, a fait un voyage dans une de mes vies passées. Elle m'a expliqué justement que j'étais revenue pour pardonner à mon père.... pardonner. J'avais du mal à comprendre cela. Car dans l'histoire, il me semblait que mon père avait commis beaucoup trop d'erreurs à mon goût et qu'il n'y avait aucune raison de le pardonner. Les années ont passé, je commence à comprendre à présent, la raison.
La colère intériorisée à long terme contre une personne se retourne inexorablement contre soi. Alors pardonner libère... Je ne pardonne pas par charité, non je pardonne dans un but purement égoïste, pour me libérer de l'emprise de l'autre.
Et pour en revenir au thème du billet sur la posture de l'enfant, j'ai lu aujourd'hui dans un dossier de psychologies sur le désir d'enfant deux phrases qui m'ont beaucoup plues.
"les hommes qui fuient en général la confrontation avec leur père n'éprouvent en général pas de désirs d'enfants"
"si je devais résumer pour une femme le désir d'enfant, j'utiliserais une charade. Mon premier est la vonlonté de ressembler à ma mère du début de ma vie, mon deuxième est d'obtenir comme elle un enfant de mon père, mon troisième est la rencontre sexuelle pour un homme du présent et mon tout est la conception et la naissance d'un enfant."
Quel trajet!
Om tat sat.