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France Culture : «J'accuse !»

Publié le 13 mai 2009 par Raoul Sabas

Le 11 mai 2009


Objet :

J'ACCUSE [BIS] :

« Assez de mensonges, de manipulation, de lâcheté et de "débilité intellectuelle" ! »


Direction et Rédaction

France Culture

116, avenue du Président Kennedy

75016 PARIS

Courriel :

www.franceculture.com/

[A l'attention d'Alain Finkielkraut, Abdelwahab Meddeb, Alain-Gérard Slama, Alexandre Adler, Ali Baddou, Anthony Bellanger, Catherine Fourest, Clémentine Autain, Corinne Lepage, Marc Kravetz, Marcel Gauchet, Mireille Delmas-Marty, Olivier Duhamel, Pierre Rosanvallon et Ruth Stegassy]

 Mesdames, Messieurs,

En conclusion sur ce point, je ne peux manquer de souligner que l'écho médiatique accordé à l'accusation d' « islamophobie » tient pour une bonne part à l'absence de neutralité de la de la puissance publique en matière de religion - un comble dans un État prétendu laïque ! Même s'il semble difficile de déterminer, en pratique, la part devant revenir à Dieu et celle accordée à César, chaque non-croyant peut néanmoins s'interroger sur le bien-fondé d'émissions religieuses hebdomadaires sur des médias étatiques, tels France Culture et France 2, puisqu'ils volent ainsi au secours du penser superstitieux - certes, ni plus ni moins que le récent discours du Latran ou la remarque de ce pseudo-philosophe hyper-médiatisé faisant publiquement l'apologie de l'islam et de son Livre - et le comble, devant Ayaan Hirsi Ali précisément frappée d'une fatwa !

Leurs contradictions sur l'islam, toutefois, sont autant de témoignages de la « débilité intellectuelle » de l'époque en la matière, au point même d'avoir envisagé, un instant, l'instauration d'un « délit de blasphème » dans un État laïque - une question sans nul fondement avant 1981 ! Il en sera ainsi aussi longtemps que la religion ne demeurera pas réellement, sur le fond, une « affaire strictement privée ». L'État n'a pas à intervenir dans les querelles religieuses partisanes entre religions, et, par conséquent, ceux qui se sentent offensés dans leur Foi n'ont qu'à saisir les instances juridiques comme pour tout autre litige de droit commun, sans en faire un pataquès médiatique qui profite seulement à la Superstition - au troisième millénaire de notre ère ! Toutefois, il en sera ainsi, hélas, au cours de ceux  qui suivront, puisque l'être humain est davantage porté par nature à croire, à répéter et à imiter qu'à penser « vraiment »  ! ! !

J'en viens à l'amalgame partisan du même ordre entre antisionisme et antisémitisme. L'argument de fond pour le dénoncer se fonde sur une semblable confusion entre la critique d'idées, l'idéologie sioniste en l'occurrence, et les attaques personnelles généralisées à tout un peuple, à savoir les juifs indistinctement. Or, le moins que l'on puisse en dire est qu'li y a parmi eux une extrême diversité d'opinion, et notamment des personnes d'extrême droite à l'exemple du nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, sans oublier l'assassinat d'Yitzhak Rabbin, la profanation des tombes de trois grands leaders juifs, dont Theodor Herzl précisément, et les jeunes néo-nazis en provenance de l'ex-URSS - nul n'est parfait, à l'évidence, même pas les juifs !

Et c'est pourquoi, comme déjà beaucoup dit et redit, pour juger et condamner moralement les Autres, il faudrait commencer pat être soi-même réellement « irréprochable », alors que chacun, à commencer par moi, est forcément coupable face à l'Idéal, coupable de crime de lèse-Idéal. Il n'y a donc pas d'individus ni de groupes d'individus, « TOUS » critères d'appartenance confondus, réellement « IRRÉPROCHABLES » - le jour, où vous entendrez Bernard-Henri Lévy, entre autre, reprendre publiquement mon propos, vous pourrez penser que la société française a réellement commencé à changer en profondeur ! ! !

A l'appui de mon propos dénonçant la confusion entre antisionisme et antisémitisme, j'apporte déjà la caution, valant son pesant d'or, du philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), qui n'était pas seulement un « philosophe de salon » disant tout et son contraire, mais le digne héritier spirituel de Spinoza. Il a rétabli concrètement, en effet, le véritable lien entre sa philosophie et notre monde, en dénonçant inlassablement le penser superstitieux dans ses divers modes d'expression. Mais, comme il a aussi beaucoup écrit pour défendre les juifs, comme en témoigne notamment son ouvrage intitulé, Les juifs et la haine des juifs, Brunner est particulièrement légitimé pour avoir en même temps condamné le « sionisme » naissant de son époque - sauf aux intéressés concernés ou à quiconque, évidemment, de démontrer la fausseté de sa pensée sur cette question !

D'ici-là, à l'appui de mon propos dénonçant l'amalgame entre antisionisme et antisémitisme, j'apporte déjà la caution, valant son pesant d'or, du philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), qui n'était pas seulement un « philosophe de salon » disant tout et son contraire, mais le digne héritier spirituel de Spinoza. En effet, il a rétabli, à sa manière  concrète spécifique, dont je suis tout disposé à débattre, le véritable lien entre l'Absolu philosophique et notre monde, tout en dénonçant inlassablement le penser superstitieux dans ses divers modes d'expression (religion, métaphysique et moralisme). Mais, comme il a aussi beaucoup écrit pour défendre les juifs, ainsi qu'en témoigne notamment son ouvrage intitulé, Les juifs et la haine des juifs, Brunner est particulièrement légitimé pour avoir en même temps condamné le « sionisme » naissant de son époque - sauf aux intéressés concernés ou à quiconque, évidemment, de démontrer la fausseté de sa pensée sur cette question !

Je m'appuie également sur l'intervention du Rabbin M. Shmiel Mordche BORREMAN de l'association d'Etude Yechouroun Judaïsme contre sionisme, dont la condamnation sans ambiguïté du sionisme a été publiée sur Dailymotion, à charge de quiconque d'établir une quelconque manipulation. Sans rapporter littéralement, dans leur intégralité, ses violents propos tenus contre le sionisme, le rabbin a notamment déclaré :

« Le judaïsme traditionnel est incompatible avec la philosophie, avec la politique connue sous l'appellation « sionisme ». Il rejette et condamne le sionisme, tant pour des raisons religieuses que pour des raisons humaines, parce que le judaïsme enseigne que Dieu nous commande d'être compatissant avec toute l'humanité. Malgré la terreur sioniste, les activistes juifs orthodoxes expriment ouvertement leur opposition au sionisme et leur sympathie et solidarité avec le peuple palestinien, qui lutte contre l'oppression sioniste.

L'idéologie et la politique du sionisme sont en contradiction totale et inconciliable avec le judaïsme traditionnel. Fallacieusement, les sionistes se prétendent représentants et porte-parole de tous les juifs. Le sionisme est un attentat contre l'identité juive, c'est pourquoi il est du devoir de chaque juif conscient de dénoncer envers le monde entier la nature anti-Torah, antihumaine, du sionisme. Le sionisme en général, sa brutalité colonialiste envers le peuple palestinien en particulier sont contraires à la Torah, à la conduite normale et aux aspirations du peuple juif. S'opposer au sionisme, à ses crimes, n'est pas antijuif, n'est pas antisémite, au contraire. » [Fin de citation]

Quelles que soient les éventuelles objections soulevées contre la personne du très orthodoxe rabbin BORREMAN, contre ses propos antisionistes, voire sa dénonciation d'un lobby sioniste, et son soutien sans ambiguïté à la liste antisioniste de Dieudonné, il n'en demeure pas moins que la preuve du lien automatique entre antisionisme et antisémitisme est loin d'être établie, n'en déplaise à Claude Guéant - mais « on ne nous dit pas tout...» !  On ne nous dit pas, en effet, que des juifs sont antisionistes, pour des raisons qui les concernent, mais qu'ils n'en sont pas moins juifs pour autant, donc, assurément, pas antisémites - hors cas de schizophrénie ou autres !

Alors, Messieurs les censeurs, à vos plumes, dites-nous tout, mais il ne faudra pas oublier l'opinion de Brunner, juif athée et néanmoins antisioniste ! Ensuite, seulement, se posera la légitimité de faire culpabiliser la France entière au nom d'un Mal prétendument absolu, assimilant antisionisme et antisémitisme -  et ce, au détriment de la liberté d'expression sur une question, le sionisme, dont on peut se demander le réel intérêt pour la France en temps de crise !

Pour terminer, outre que je pense avoir établi, dans ce qui précède ici ou là, la « débilité intellectuelle » de l'époque, si j'avais eu du mal à en trouver d'autres exemples concrets, votre émission du 13 courant consacrée au « pseudo-philosophe » Alain Badiou, venu nous vendre le « retour du marxisme » après l'échec patent  de sept décennies de pratique en matière de liberté et d'égalité, m'a en fourni une occasion sur mesure.

Je n'entends pas toutefois relever ici les mensonges et les « croyances au miracle » véhiculés par cette « vieille lune » sortie du penser superstitieux de Karl Marx, du seul fait de « croire et d'imiter » ses précurseurs de 1789, dont on peut bien se demander ce que dirait aujourd'hui Robespierre, revenu passer vingt-quatre heures sur Terre, en matière de liberté et d'égalité - deux cent-vingt ans plus tard !

Cette constatation que vous ne pouvez pas nier, sauf encore à mentir, relève bien du penser superstitieux  dans son mensonge fondateur « absolutisant le relatif », autrement dit visant à « introduire l'absolu dans le relatif », à transposer l'Idéal, la théorie, dans la réalité quotidienne, la pratique, en matière de liberté et d'égalité - vous avez dit « débilité intellectuelle » ? !

OUI, comme il en va aussi du moralisme dans ses condamnations partisanes en matière de discrimination, où les vertueux « censeurs » hypocrites, toutes communautés confondues, reprochent aux Autres ce qu'eux-mêmes ont fait hier, font encore aujourd'hui (esclavage, entre autre) et referont demain, quand leurs intérêts égoïstes de toutes sortes l'exigeront - sauf à m'indiquer, par exemple, comment supprimer le sexisme en terre d'islam sans  interdire la charia, récemment instaurée en Somalie ! Mais, comme déjà dit ci-dessus, nous reparlerons de la « discrimination », en général et en particulier, quand vous le voudrez bien !

En conclusion et à l'attention d'Alain Badiou, que j'ai qualifié de « pseudo-philosophe », ainsi que je peux le démontrer, je vous invite à me faire part de vos éventuelles objections, intellectuellement et philosophiquement étayées au vu de ce courrier et de ma lettre du 11 dernier, à défaut de quoi vous manifesterez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde, ce qui aurait pour conséquence de donner encore davantage de poids à mon accusation formelle.

Je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations distinguées.

Annexe : I - Lettre du 11 avril 2009 (sans la copie du courrier à Nicolas Sarkozy)

     II - Texte, Mensonges et lâcheté des élites

     


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