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L'écho de l'univers

Publié le 11 mai 2009 par Naissancenaturelle
L'écho de l'univers Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas le faire, non, mais elle n'y tenait pas particulièrement. C'est donc pour me faire plaisir que ma bienaimée a accepté que je fasse un moulage en plâtre de son ventre arrondi avant que la naissance de Salomé ne le laisse inhabité.

Il y a quelques jours, le kit est arrivé par courrier. Vite ouvert, vite déballé... son contenu se résume à neuf bandes de plâtre et un pot de vaseline. Le mode d'emploi, approximativement traduit dans une vingtaine de langues, nous permet juste d'apprendre qu'il faut enduire la surface à plâtrer d'une généreuse couche de vaseline pour que le démoulage se fasse sans anicroche.

Armé de cet attirail et d'une bassine d'eau tiède, je me prépare donc à emmailloter Salomé pour la première fois malgré la seconde peau qui la protège encore. Les premières bandes posées sont quelque peu hésitantes; pas évident de trouver la bonne technique. Trop imbibé, le plâtre se met à dégouliner un peu partout; trop sec, il ne reste pas modelable assez longtemps. Sans compter les tortillons que les bandes s'ingénient à faire à la moindre erreur de manipulation. Je me débats comme je peu avec ce matériau qui m'est encore inconnu pendant que ma douce prend la pose et son mal en patience. Elle s'est installé dans une position mi-assise mi-allongée pour me permettre de mouler son ventre, mais aussi sa poitrine et le haut de ses cuisses. Elle est en appui sur ses bras, dans une position qui ne sera pas très longtemps supportable.

J'ai commencé la séance par le haut, sacrifiant au passage un soutien-gorge pour les besoins de la cause, et j'en arrive à la moitié du ventre. La minutie indispensable à l'application du plâtre sur les courbes de ma douce ne m'empêche en rien de goûter la sensualité du moment. Mais Salomé commence à montrer des signes d'impatience et Gabrielle des signes de fatigue. Je décide d'accélérer le mouvement, d'autant que les bandes posées sur la poitrine commencent déjà à durcir. Les courbes du ventre sont finalement les plus simples à épouser, mais lorsqu'il s'agit d'assurer la transition avec le haut des cuisses, la manœuvre s'avère beaucoup plus délicate. Je préfère me dépêcher un peu quitte à y revenir après le démoulage. Je pose encore quatre bandes à des endroits où l'épaisseur de plâtre me paraît insuffisante, mais Gabrielle n'y tient plus. Le démoulage s'impose. Grâce à la vaseline, le moulage se décolle sans encombre sur la plupart de sa surface; seuls les endroits où il n'est pas à même la peau posent problème. Au-dessus du ventre par exemple, le plâtre a emprisonné les fibres du soutien-gorge si bien qu'il me faut l'enlever en même temps que le moulage.

Nous parvenons tout de même à opérer la dissociation. Avec un luxe de précautions, nous manipulons cette représentation fraîchement formée pour la regarder sous toutes les coutures. Et nous sommes plutôt satisfaits du résultat. Ça et là, quelques consolidations s'imposent, notamment sur les côtés que le seul poids du plâtre suffit à déformer. Mais l'ensemble à "de la gueule" et nous sommes déjà en train de discuter de la façon dont nous allons procéder pour effectuer les finitions et la décoration.

Reste à trouver une place à cette sculpture qui, certes, n'est pas bien épaisse mais occupe tout de même un volume non négligeable. Je la vois mal trôner dans une pièce à vivre comme le salon, à la vue de tous les visiteurs; en revanche, qu'elle accompagne Salomé dans ses pérégrinations nocturnes me semble somme toute naturel. Une sculpture comme une présence bienveillante, comme un cocon. Comme un écho de l'univers qui, neuf mois durant, l'aura construite et préparée à découvrir un nouveau monde.

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