"Le" gâteau

Lundi, j'ai donc confectionné gaiement le gâteau qui trottait dans ma tête pour mon petit Andréa.

Opération effectuée en bon ordre, à raison d'une heure de courses au moins, suivie de trois heures de confection au bas mot et d'une heure de rangement de foutoir pour finir.

Une journée gâteau suivie d'une journée de repos! La pâte à sucre, sale affaire! Ces petits malins de la blogosphère ont omis de nous dire que la fabrication de la pâte à sucre était un activateur de dépression nerveuse. La preuve en images :

Les protagonistes. Pour l'instant tout va bien.

Fraises, rouleau à patisserie, emporte-pièces, mascarpone (pas trop) sucré et vanillé mélangé à des oeufs en neige, boudoirs, saladier de lait tiède aromatisé au sirop de fraise, à l'eau de fleur d'oranger et à l'amaretto, foutue pâte à sucre et sucre glace. Le ballon bleu antistress est là pour la déco et pour me soutenir moralement. Une absente que j'irai chercher plus tard en désespoir de cause : la farine.

Première étape. On est encore correct.

Faire cuire une pâte brisée sucrée dans un moule à votre convenance, sur du papier sulfurisé. Une fois sortie du four, froide, et placée sur un grand plat, aligner au fond des boudoirs trempés juste ce qu'il faut dans le lait à la fraise, avant de verser une couche de crème mascarpone sucré + blancs en neige, puis recouvrir de fraises coupées en deux. Le hic : vous êtes déjà au niveau du bord du moule et votre oeuvre est loin d'être terminée. Deux solutions : soit vous faites comme moi et priez le Seigneur que tout ne s'écroule pas, en alternant délicatement deux couches de tout ça supplémentaires, soit vous investissez dans un "tour de gâteau" métallique ou plastique (ne croyez pas que ce fichu gâteau sorti de mon imagination pourrait aller au four à présent!) Deuxième hic : je ne suis pas sûre que cet instrument culinaire existe. Electroménagère, alors ça existe ou non ? Bon, la prochaine fois, je le fabriquerai avant...

Enfin bref faites comme vous pouvez.

Deuxième étape. On s'achemine doucement vers du grand n'importe quoi.

Milieu du chemin. Je vous fais juges, comme dirait quelqu'un de très ambitieux.

Passons à la pâte à sucre à présent! Ah, fichue pâte à sucre, toi qui fais si joli sur les gâteaux américains! Mais personne n'a pensé à me dire que tu n'étais qu'une odieuse petite peste.

Voilà ce qu'on m'a dit, et ç'avait l'air fastoche :

- prendre un grand saladier et le huiler légèrement.

- fourrer dedans plein de chamallow blancs et y ajouter un colorant alimentaire si on veut (moi j'ai fichu du bleu de méthylène parce que c'était l'anniversaire d'un shtroumph, mais j'avais l'impression de picorer du chewing gum, rien de moins. On peut garder sa pâte à sucre en blanc et la diviser plus tard si on veut plusieurs couleurs (il y a bien des masos ici comme ailleurs, non?)

- une cuillère à soupe d'eau

- le tout au micro-onde pour que ça fonde un peu, sortir, enlever l'eau qui reste, remuer, re-micro-onde, re-remuer, etc. Jusqu'à l'obtention d'une authentique pâte à chamallow. Les puristes disent d'ajouter du sucre glace entre chaque étape, mais je soupçonne cette saloperie de s'avérer rétive au moindre travail sensé quelle que soit la manière employée.

- c'est là que j'ai mis mon ...bloups..bloups... bleu de méthylène.

- "L'appareil" doit être correctement mélangé pour ne pas être collant sur la table et se faire étaler au rouleau à patisserie sans hiatus. Je me marre.

Une demi-heure après avoir posé cet avorton d'alien sur la table

La saleté de pâte à sucre, trois quarts d'heure plus tard. C'est là que je suis allée méchamment chercher la farine. C'était pas dans la recette, heureusement que j'ai une tête.

Ce que ça donne. Oui, bon...!

Chaque pièce a été collée avec une noisette de crème au mascarpone. C'est là que vous pouvez vous éclater, artistiquement parlant. Enfin moi je dis ça comme ça, puisque je me suis bien éclatée plusieurs heures avec l'élaboration de ce foutu gâteau. Personne ne l'avait inventé? Ah ben tu m'étonnes!

Petite note : il faut quasiment être un génie pour replier correctement la pâte à sucre de chaque côté, vu l'épaisseur de la motte en équilibre. C'est là qu'un tour de gâteau se serait imposé. On n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie!

Puis frigo pendant...des heures.

Et vous récoltez ....ça!

Sans rire, c'était délicieux. Bocuse lui-même n'aurait pas michelinement fait.

Le problème, c'est le ménage après, à moins que vous puissiez faire une pâte à sucre sans vous énerver. J'imagine que certaines personnes en seraient capables, mais je n'en ai jamais rencontrées.

Bon, c'est pas la mort, le sucre fond avec l'eau (même sur le sol et dans les coins.) Il faut juste s'armer d'huile de coude. Et bien dormir après.

Dommages collatéraux. On n'a rien sans rien, vous êtes prévenu.

Sachez que tout arrive dans la vie. La preuve, je me mets au blog cuisine!