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“versions originales non censurees” n°4

Par Censure

97821305748666Prochaines séances du film “Le Pacha” de Georges Lautner : 

Les dimanche 17, samedi 23 et dimanche 31 mai en matinée au MK2 Quai de Loire

Dans ce film, le commissaire Joss dit « Le Pacha » se venge de la mort de son collègue Gouvion en machinant une « Saint Barthélémy des truands » dans le « milieu » parisien.

En 1968, la violence du film franco-italien de Georges Lautneramène Georges Gorseà prendre les mesures suivantes :

J’ai l’honneur de vous faire connaître que la Commission de Contrôle des films cinématographiques, après avoir examiné cette production le 5 mars en séance plénière, a émis un avis tendant à l’interdiction du film aux mineurs de 18 ans, en raison du climat d’extrême violence et a également indiqué que certaines coupures devraient être pratiquées, notamment dans la scène décrivant l’irruption de la police chez le Coréen et la manière dont celui-ci est traité par le Commissaire, et dans la scène de la mort de quiquin. Me rangeant partiellement aux avis exprimés, j’ai décidé de vous accorder le visa d’exploitation et l’autorisation d’exportation, tous deux assortis de la restriction précitée en ne retenant cependant qu’une seule des coupures indiquées par la Commission. Cette coupure devra porter sur la scène où un policier menace d’un verre cassé un consommateur dans l’établissement du Coréen et sur celle qui débute immédiatement après les paroles du Commissaire “Je ne vois guère que la mémoire qui puisse te sauver.

Peu de temps après les événements de mai 68, la mauvaise image de la police véhiculée par le film provoque l’hostilité du représentant du ministère de l’Intérieur au sein de la censure. Georges Lautnercommente dans son abécédaire On aura tout vu :

Pour Le Pacha, j’ai eu quelques petits problèmes avec le ministère de l’Intérieur. Gabin, commissaire de police, était jugé trop brutal. Il va dans un bistrot et donne quelque coup de poing à un indic. Mais le pire, à la fin du film, il tire sur le méchant, interprété par André Pousse et, après seulement, il fait les sommations d’usage. J’y tenais. On m’a dit : « Mais, monsieur, vous ne pouvez pas faire ça, jamais un officier de police ne frapperait un prévenu. » C’était après 1968, j’ai dit : « D’accord, dans ce cas-là, je ferai venir à la radio des étudiants qui ont été matraqués dans des cars de police et qui donneront leur avis sur la question ! » Ils m’ont répondu : « On peut transiger. » J’ai retiré deux coups de poing sur quatre, mais, surtout, j’ai pu garder mon idée de sommation après coup.

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Sources et bibliographie :

- Georges Lautner : On aura tout vu, Paris, Pocket, 2007

- Olivier Philippe : Le film policier français contemporain, Paris, Editions du Cerf, 1996


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