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Cannes 2009, Jour 2 : A la queue leu leu...

Publié le 15 mai 2009 par Boustoune

Cette deuxième journée du festival était consacrée à la queue. Hé, mais qu'est-ce que vous allez imaginer, bande de dégoûtants. Non, rien à voir avec l'éveil d'une jeune fille au désir et à la sexualité dans Fish Tank, ni avec la liaison homosexuelle des deux personnages de Nuits d'ivresse printanière, les deux films en compétition aujourd'hui.
Non, je parle de cette saine occupation qui consiste à rester debout patiemment pendant 1h ou 2h en stressant intérieurement de savoir si oui ou non, on va pouvoir accéder à la projection visée... C'était aujourd'hui l'ouverture des différentes sections parallèles du festival et il était particulièrement ardu d'y assister.
Première tentative avec la Semaine de la critique, et la projection de Rien de personnel, dont ceux qui l'ont vu ont dit le plus grand bien. Plus d'une heure de queue... pour rien... Salle du Miramar archi-complète...
Deuxième tentative à la Quinzaine des réalisateurs. Deux heures et demi d'attente... pour rien! Cela dit, là, ça s'apparentait à une mission impossible vu que c'est Francis Ford Coppola qui faisait l'ouverture, avec son autobiographique Tetro. Et quand une pointure est invitée au Palais Stéphanie (l'ex-Noga Hilton), cela signifie que la presse se déplace en masse et qu'il ne reste plus une place de disponible pour tous les autres, badgés ou même payants...

Dernière chance avec l'ouverture de Un certain regard. Là, on ne pouvait pas dire que ça se bousculait. Il faut dire que le cinéma iranien n'est pas celui qui attire le plus le public. A tort, car Les chats persans, nouveau film de Bahman Ghobadi est assurément une bonne surprise. Malgré un manque de moyens évident, ce portrait de la scène rock et pop iranienne, forcément «underground» puisqu'interdite par le régime islamiste ressemble à un croisement improbable entre Persepolis et Les Commitmentset véhicule aussi bien un message subtilement politique qu'une énergie communicative.
Autre film présenté dans la section, Air Doll est une fable fantastique signée Hirokazu Kore-Eda, où une poupée gonflable se transforme en femme bien réelle et découvre avec un regard innocent la société japonaise contemporaine, et les âmes solitaires qui y évoluent. Si on ne retrouve pas ici la perfection du récent Still walking, on reconnaît toutefois la patte du cinéaste aussi bien dans la subtilité de la mise en scène que dans les thématiques abordées : vieillesse, rapports familiaux, cruauté du monde du travail, poésie des petites choses de la vie...
En compétition, projection du second long-métrage d'Andrea Arnold, Fish Tank.
Il raconte le passage à l'âge adulte d'une adolescente de quinze ans, forte tête en colère contre elle-même, contre son entourage, contre le quartier pourri dans lequel elle habite, typique des banlieues populaires britanniques.Elle déborde d'énergie et l'emploie soit à danser, soit à effectuer les pires bêtises. En attendant, de faire exulter son corps d'une autre façon...
A mi-chemin entre les courts-métrages de ses débuts – on pense un peu au multi-primé Wasp – et le côté sombre de son premier long, Red road, ce film véhicule une certaine tension et révèle le talent d'une jeune actrice prometteuse, Katie Jarvis, qui se pose déjà parmi les favorites pour le prix d'interprétation féminine.

Autre film en compétition, Nuits d'ivresse printanière marque le retour à Cannes du chinois Lou Ye. Ce dernier, qui a déjà connu bien des problèmes de censure avec son dernier film, Une jeunesse chinoise, persévère dans la voie de la provocation avec cette histoire de liaison homosexuelle dépeinte de façon assez crue, et une certaine critique sociale en arrière-plan.
Le problème, c'est que l'homosexualité est (un peu) moins tabou en occident et que ce film très lent et un peu confus s'avère hélas bien trop ennuyeux.
Ce n'est pas mauvais, loin de là – il y a même quelques scènes très réussies et l'ensemble dégage une certaine poésie - mais ce n'est pas transcendant non plus...
Suite de la compétition demain avec un film asiatique qui s'annonce un peu plus remuant, le
Thirst de Park Chan-Wook, et le nouveau Jane Campion, en espérant faire moins la queue et voir plus de films...


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