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Rascals in Paradise de Jim Silke

Par Aaapoum Bapoum

Rascals Au sein de la jungle profonde, des femmes dénudées offertes en sacrifices à des dieux impies... Le rythme hypnotique et angoissant des tam-tams de peuplades sauvages... Des aventuriers blancs à la chemise entrouverte et à la moustache vaillante... Des temples moussus au fond de clairières oubliées... Des ports exotiques  emplis de mercenaires avinés et de danseuses langoureuses.
Sommes-nous dans un roman du début du siècle passé comme ceux que pouvait écrire Edgar Rice Burroughs ? Non, nous sommes dans un comic-book publié entre 1994 et 1995.

Si Rascals in Paradise exhale un tel parfum désuet c'est qu'il a été fait par un vieux monsieur dont les rêves de BD et de récits d'aventures n'avaient pas bougés depuis un demi-siècle.
Jim Silke fut directeur artistique chez Capitol Records dans les années 50, photographe de stars et de pins-up dans les années 60, assistant de Sam Peckinpah dans les années 70 et scénariste de navets filmiques dans les années 80 (Les Barbarians, Sahara avec Christophe Lambert et Brooke Shields). Toute sa vie il remit à plus tard son grand oeuvre en BD... Un projet mûri avec soin, un rêve de fan dont le seul but est de ravir son auteur.
Dans les pages chatoyantes de Rascals In Paradise éclate avec vaillance toute une idéologie ringarde et machiste célébrant avec nostalgie une époque déclarée comme "plus simple et plus belle" par ses défenseurs. Parfaitement crétin, ce comic-book ravira les amateurs de pin-ups des années cinquante. En effet si les séquences d'actions sont épouvantablement mal menées, si les dialogues sont ridicules... Rascalsinparadise

" - tout est si étrange sur cette planète ! Tout est si sauvage, si sensuel... ça me donne envie de faire des choses...
- ça,  ça  n'est pas la  planète,  mon chou,  c'est moi  !"

...certaines planches, celles qui assument le mieux leurs influences (l'art nouveau et les revues de charme), sont très réussies.
Certains pourraient, en défense de l'oeuvre,  arguer du second degré. Effectivement, si on ne peut être tout à fait sûr que ce fameux vernis ludique soit intentionnel de la part de l'auteur, il n'est aucun moyen pour le lecteur de s'empêcher de le projeter. Une bédé qui se lit comme on regarde un film dans une soirée pizzas en somme.

Rascals In Paradise
, Dark Horse France, 5€ chez Aaapoum.


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