Amy Winehouse a peut-être du souci à se faire : si la Londonienne Nathalie Miranda ne partage pas sa vision tragique de l'art / souffrance, cette auteur compositrice et interprète a de la Soul dans ses références (Etta James, Aretha Franklin, Whitney Houston et Christina Aguilera) et dans sa voix, du chien, la pêche et un petit quelque chose, ou une « somme de choses », pour traduire un titre de son album, qui pourrait bien lui faire ombrage ou lui voler la vedette.
Avec une bonne section rythmlique et un backing de bons cuivres, cette tigresse explose en pleine voix R'N'B dès « Serious », puis montre qu'elle est aussi capable d'émotions moins vengeresses sur un tempo rapide.
Nathalie Miranda Live at The Troubadour

« Not About You » semble partir en sentimental, puis devient pop soulfull à la Simply Red à la grande époque. « Just Can't Get Enough » dévoile d'abord sa voix lyrique, puis elle se déploie plus en puissance en lionne funky sur une mélodie plus originale, variée et qui la montre capable de feulements rauques et de changements rythmiques dans la même chanson, à la Sandra NKake dans la liberté rythmique et la variété d'émotions, sur un arrangement à la Stevie Wonder.

Pour l'instant, on pourrait presque dire que Nathalie Miranda serait mieux servie par un autre répertoire que ses propres compositions, dont les mélodies manquent encore d'originalité et de profondeur, de « vécu » pourrait-on dire, pour ne pas être un peu lassantes. Et dans ce domaine, Amy Winehouse a une expérience, un charme tragique et de la Soul dans sa voix à faire encore pleurer de pleins baquets de larmes dans les chaumières. On pourrait même dire que dans son cas le malheur, si elle l'évacue par l'écriture de nouvelles chansons et le chant, a déjà montré être sa meilleure source d'inspiration. Mais gare à Nathalie Miranda, qui est très prometteuse, ne peut que progresser, et semble en pleine santé physique et morale !
