Magazine Culture

La revue "Diérèse", n° 44 (lecture d'Alain Helissen)

Par Florence Trocmé

COUV 44-1 Une fois n’est pas coutume, Diérèse consacre un numéro spécial à Jean-Claude Pirotte. Sur les 260 pages de la revue, le dossier « Pirotte » en occupe plus de 170, c’est dire qu’il permet de mieux cerner la personnalité de cet auteur d’origine belge qu’Alain Bosquet comparait à un clochard de l’absolu. Ecrire, en sachant que rien n’est à sauver, qu’il est trop tard et que le monde est trop vieux. (…) À quoi bon écrire, et pour qui donc, dans un monde où apprendre à lire est regardé comme superflu. Poésie, ramassis de vieilles lunes. Pourtant, Jean-Claude Pirotte n’a cessé d’écrire depuis son adolescence, dans un désoeuvrement boulimique qui l’a poussé ainsi à « jardiner sa misère », lui « le mal né » dont l’enfance n’a guère laissé qu’un éboulis impossible à reconstruire. Écrivain en fuite, d’abord pour échapper à la justice de son pays, il restera nomade de lui-même, sans cesse changeant d’environnement. Car je suis aussi loin de moi que tout mystère / ce que je cherche à saisir n’a de nom dans aucune langue. Une vingtaine d’auteurs viennent apporter leur contribution, sous forme de témoignage, d’entretien, de point de vue, d’échange ou de poème, à cet hommage qui devrait faire date. On y lira des textes et poèmes de Jean-Claude Pirotte ainsi que des extraits d’un roman en chantier. Des dessins de l’écrivain – qui mène en parallèle une activité plasticienne –  parsèment cet ensemble. Privé de son espace habituel, Diérèse n’a pas, pour autant, renoncé à ses rubriques régulières, même si elles ont été sensiblement réduites. Ainsi, « poésies du monde » nous fait découvrir le poète allemand Rolf Dieter Brinkmann (1940-1975), particulièrement virulent vis-à-vis de la société allemande de l’après-guerre. Quelques récits et notes de lecture complètent cette livraison printanière, toujours aussi volumineuse. Mais Daniel Martinez promet de ne pas dépasser 260 pages pour les suivantes. Dont acte.

Contribution Alain Helissen

Diérèse, n°44, c/o Daniel Martinez, 8 avenue Hoche 77330 Ozoir-la-Ferrière. 260 pages - 9 € (+ 3,02 € frais de port ).


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines