Magazine Cinéma

Critique : La Personne aux deux personnes (par Jango)

Par Jango
Critique : La Personne aux deux personnes (par Jango)

Synopsis :

Gilles Gabriel, chanteur des 80's en plein come-back, est tué dans un accident de voiture causé par Jean-Christian Ranu, comptable à la COGIP. Mais Gilles Gabriel n'est pas totalement mort : son esprit bien vivant a atterri dans le corps de Ranu, qui ne comprend pas qui est cette personne qui parle dans sa tête. Gilles, lui, n'a aucun contrôle des mouvements de son hôte. Gilles et Ranu vont vite se rendre à l'évidence : ils n'ont rien en commun, sauf ce corps qu'ils vont devoir partager. C'était déjà compliqué chacun de leur côté... alors maintenant, à deux dans la même personne...
Daniel Auteuil. StudioCanalMarina Foïs. StudioCanalDaniel Auteuil et Marina Foïs. StudioCanal
Critique :
Un scénario complètement loufoque, un Alain Chabat dans le coup et les scénaristes de 99 francs aux commandes…l’idée était alléchante. Néanmoins, la sortie de « La personnes aux deux personnes » faisait relativiser il y a quelques années la notion d’acteurs bankable tant l’échec au box office fut grand. Alors d’où venait le problème ?
Le fait est que si l’ensemble s’avère finalement une très sympathique surprise, nous sommes à l’opposé de la comédie française ignifugée dont le très récent Coco semblait se faire le porte drapeau. Ici c’est un peu plus spécial, un peu plus personnel et donc tout de suite moins grand public et ce malgré la présence d’Alain Chabat et surtout de Daniel Auteuil à l’écran. Surtout Auteuil pour la simple et bonne raison qu’en temps cumulé, Chabat ne doit pas y apparaitre plus de 5 minutes.
En effet, ce dernier endossant le rôle de Gilles Gabriel, chanteur has been des années 80 en plein pseudo come-back va rapidement passer l’arme à gauche pour entrer dans l’esprit de JC Ranu, un petit comptable tout aussi ringard que lui. Et évidemment, lorsque deux ringards de deux genres différents doivent cohabiter, le résultat est nécessairement surprenant.Daniel Auteuil et Alain Chabat. StudioCanalAlain Chabat. StudioCanal
Si l’on rit régulièrement de nos personnages hors du temps, c’est également dû à leur environnement d’évolution. JC Ranu est un petit comptable certes, mais dans la très grande COGIP. Grands bureaux à la Défense, restructuration du personnel, réunionite aigue, motivation bidon du personnel, la COGIP devient rapidement le support parfait pour les deux réalisateurs pour dépeindre le monde de l’entreprise dans tout ce qu’il y a de plus exagéré et de plus stupide. N’y voyez pas bien entendu une généralité mais plus l’archétype d’un certains mode de fonctionnement de grands groupes dont la satire fait inéluctablement plaisir à voir.
Alors, lorsqu’un chanteur has been mort (réellement) devient le coach d’un ringard introverti, le résultat frôle le n’importe quoi salvateur. L’apothéose du non sens arrivant notamment lors d’une scène musicale débile devant l’assemblée des décideurs de la COGIP.
Difficile de ne pas tomber en sympathie devant ce binôme improbable, trouvant pour seul point de retrouvailles physiques qu’un rêve meurtrier aussi hilarant que fort dans le propos.
La chute finale s’avère en deçà de ce que l’on aurait pu espérer (malgré une conclusion clin d’œil géniale), mais permet à « la personne aux deux personnes » de révéler deux réalisateurs talentueux qui n’ont pas eu la réussite méritée en termes de spectateurs.
Voilà donc une œuvre personnelle à découvrir, bien loin de l’image de comédie lambda que l’on pourrait en avoir.
Plus d'infos sur ce film
 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jango 693 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines