Les universités et bibliothèques ont souvent réclamé de disposer d'un contrôle sur les tarifs auxquels Google Books leur vendra l'abonnement à son service de livres numériques et l'Université du Michigan vient de signer un contrat allant dans ce sens. Parmi les autres nombreuses questions qu'il reste à traiter, on évoquera le problème des oeuvres orphelines - qui sont sous droit, mais dont on ne sait pas à qui les verser - dont Google profite abusivement aujourd'hui.
À l'occasion de cette signature, Sergey Brin, l'un des cofondateurs du moteur, en a profité pour rappeler qu'avant que Google ne propose ce service, il n'existait rien de tel. Et de sous-entendre qu'on devrait plutôt le remercier pour cela...
En vertu de l'accord Google Books, les bibliothèques auront un accès complet au catalogue en ligne pour les usagers et les universités pourront acheter des abonnements pour rendre le service accessible sur les postes de leur campus. Google espère que d'autres établissements suivront le chemin pris par le Michigan, lequel permet à une université de dire qu'elle trouve le tarif proposé par Google excessif et donc de le porter en arbitrage. On ignore encore quelle autorité devra régler ces problèmes.
Cependant, seules les institutions qui ont prêté ou prêteront des ouvrages à Google pour la numérisation seront habilitées à s'opposer à la tarification. Un comble tout de même quand on sait que cette dernière a été faite gratuitement, avec un exemplaire numérique pour l'université ou la bibliothèque qui détenait l'ouvrage et un pour Google. Qui aujourd'hui parvient à faire payer pour des ouvrages qu'il n'a pas acheté, et qui appartenaient en format papier aux établissements... Ils sont forts chez Google : ils monétisent ce que vous leur donnez...
Bref. Dans son accord, le Michigan dispose également d'une gratuité d'accès durant 25 ans, et l'American Library Association, qui supervise d'un oeil rigoureux les démarches, cette solution est un pas vers la bonne direction. « Mais il ne suffit pas de demander à Google qu'il ne fixe pas artificiellement des prix élevés pour sa collection numérique. Toute bibliothèque doit avoir le droit de contester les tarifs pratiqués », affirme-t-on.