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Tsila Goldstein fait dans la dentelle

Publié le 22 mai 2009 par Dominique Rémond

Féminité, pudeur et émotion traversent l'oeuvre de Tsila Goldstein

A la base Polytechnicienne, Tsila Goldstein se tourne vers l'esthétisme à la fin des années 1980, époque à laquelle elle entreprend des études d'Art et d'Hisoire de l'Art. Elle devient alors membre de l'Associaltion des Artistes d'Israël et de la Liste des Artistes du Musée d'Israël. Elle expose tout d'abord sur sa terre natale, notamment à Haifa, Jésrusalem et Tel Aviv avant de parcourir le monde. En effet, depuis le début de sa carrière d'artiste, ses oeuvres sont allées de Madrid à Mexico, de Cancun à Zagreb et bien sûr à Paris.

La série "La dentellière", présentée jusqu'au 31 mai à la galerie Art et Miss dans le cadre de l'exposition "Lettres et Signes" évoque la vie : "La femme est la "dentellière" de la vie, elle navigue  parmi ses tâches, afin de trouver "le chemin d'or" entre les besoins de sa famille, sa place dans la société et ses propres exigences spirituelles et ses besoins personnels." , déclare l'artiste. Il en résulte des compositions abstraites en relief pour lesquelles Tsila Goldstein a eu recours à une technique mixte utilisant des morceaux de vieux vêtements en coton et dentelle.

Ainsi, le vêtement devient symbole, représentatif des moments de la vie, et en particulier de la vie de femme. Parce que c'est bien les femmes qui sont ici à l'honneur. De la séduction à l'intimité, du dévoilement à la pudeur, le vêtement associé à la féminité dépasse son statut de simple objet : "mes œuvres reflètent mon point de vue sur la femme qui se pare elle-même de jolies choses, parfois, dans le but de masquer sa douleur intérieure et d'autres fois pour extérioriser  sa joie."

Un portrait en émotions

Chaque tableau fait est un flash, une bribe de l'histoire de cette femme mystérieuse. "Née en Israël" ouvre la série. Les points de croix font écho à quelques petites branches qui témoignent d'un enracinement, d'un attachement profond à ses origines, à sa famille. Entre pureté et douceur, Tsila Goldstein joue avec des nuances d'un blanc qui marque l'ensemble de l'exposition. Cette toile est telle des premiers pas qui mènent vers "Poupées" où apparaissent pour la première fois de petits personnages de papier sur lesquels sont imprimé des texte dans l'alphabet hébraïque. Ces personnages apparaissent dans de nombreuses toiles, comme autant de membre d'une grande famille et d'un entourage profondément présent mais également comme trace d'une culture qui fait son identité.

L'enfance mène vers l'adolescence. Le bleu entre dans les compostitions, se combinant au blanc et donnant l'impression d'un ciel parsemé de nuages à l'image de cette période de la vie où les certitudes de l'enfance font face à la réalité d'une vie pas toujours si simple. Puis c'est le pasage vres l'âge adulte : les désillusions de l'adolescence ont fait place à un bonheur subtile par sa simplicité et à des émotions qui doivent restées discrètes.

Jeune femme, Tsila Goldstein

De la vérité aux apparences

La dentelle, est un tissu auquel Tsila Goldstein donne tout son sens. A la fois matière suggestive qui laisse deviner et éfoffe qui cache l'intimité, l'artiste la décline et établit un parallèle entre ce que femme est et ce que femme doit être. En empruntant au Dictionnaire de la Toilette, publié en Angleterre par “Pears Soap”  entreprise en 1933, elle souligne la complexité de la construction son identité en tant que femme : "J’y ai  trouvé beaucoup de valeurs ayant fait parti de mon éducation, exigeant de la femme de paraître toujours heureuse, intéressé, bien tenu et ayant un comportement parfait, cachant sa vraie "vérité" afin de réussir dans la vie". Elle joue des apparences, de ce qu'il y a de visible et d'invisible chez toute femme. Non sans humour, elle va jusqu'à utiliser une "Table des calories" dans une toile qui porte le même nom.

Ayant fait face à cette ambivalence des sentiments et des émotions de sa vie de femme, elle fait référence à Virginia Woolf comme dans "Une chambre à soi" oeuvre qui encourage vivement la femme à participer à sa vie privée et ses besoins personnels. Ainsi, le message prend un caractère engagé et répond à une féminité assumée.

La série "La dentellière" révèle finalement une sorte d'autoportrait émotionnel de l'artiste. Sourire nostalgique, joie simple, chaleur d'un moment de bien être ou retour sur des souvenirs du passé, Tsila Goldstein fait le choix de se révéler en tant que femme dans un travail exécuté avec la finesse d'une dentellière.

C. du Plessix

Les oeuvres de Tslia Goldstein sont en vente sur le nouveau site marchand de la galerie Art et Miss


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