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Débat: le tourisme littéraire, une bonne chose?

Par Aucoindulivre

Dans l’ouvrage The Literary Tourist de Nicola J.Watson, on trouve une analyse de ce phénomène et même plus encore. L’auteur a fait une longue étude sur le sujet et présente ainsi le fruit de ses recherches consacrées à l’Angleterre.

Le tourisme littéraire est apparu au 18e siècle quand les gens ont commençé à visiter les tombes, les lieux de naissances, ainsi que les maisons des grandes figures littéraires défuntes. Watson explique que cela à donné lieu à une réinvention de toutes les régions de la carte national d’Angleterre, avec des expressions comme “Shakespeare country”, “Dickens’s London”…

Ainsi, pour elle, le tourisme littéraire est une variante laïque du pèlerinage religieux et “reprèsente une réponse profondément contraire à l’intuition des plaisirs et des possibilités de lecture imaginative“. Elle décrit une sorte d’embarras palpable parmis les savants littéraires sur le tourisme littéraire, car selon elle, seul l’amateur, le lecteur naïf peut penser qu’il y ait quelque chose de plus à comprendre, à trouver sur ce lieu et prèsente un texte supplémentaire dangereux.

Ce qui inquiète la plupart des critiques est “une appropriation bon marché du lieu, un déplacement d’amateur de la sainteté esthétique du texte” et implique cette question: Qui doit se charger de la réputation des auteurs? Watson explique que cette version touristique de la littérature est simplifiée car elle a été créée pour la consommation populaire.

Débat: le tourisme littéraire, une bonne chose?

Dans un autre livre, Literacy Tourism and the Nineteenth Century Culture, Julia Thomas donne un exemple de cette idée d’appropriation bon marché avec la maison de Shakespeare, en expliquant que c’est une construction victorienne transformée pour qu’elle ait l’air de la maison d’un poète inspiré.Certains sites sont même devenus des parc à thèmes.

Ce qui est critiqué dans le tourisme littéraire n’est pas forcemment la volonté des gens de visiter ces lieux, mais plutôt la façon dont ces sites sont présentés: ce sont devenus des lieux lucratifs pour les entreprises, qui oublient le sens premier de ces lieux: la mémoire de l’auteur. Ces lieux deviennent ainsi des exagérations de l’Histoire.

Le débat est long, il y a pas mal d’ouvrages anglais sur le sujet et ACDL vous conseille ces ouvrages:

Literary Tourism and Nineteenth-Century Culture de Julia Thomas

The Literary Tourist de Nicola J.Watson

Literary Tourism and Dublin’s Joyce de Victor Luftig


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