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Cannes 2009, Jour 10 : Un chef d'oeuvre, enfin !

Publié le 23 mai 2009 par Boustoune

Il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre : j'ai raté un film de la compétition officielle. C'était prévisible, le film de Gaspard Noé, Soudain le vide (Enter the void), n'était programmé qu'une seule fois et dans ces cas-là, il est toujours compliqué de trouver des invitations. Tant pis, je retenterai ma chance lors d'éventuelles séances de rattrapage le dernier jour...

Il fallait bien que ça arrive à un moment ou à un autre (bis) : j'ai enfin eu un coup de coeur, un vrai de vrai, pour un de ces films qui s'imposent comme une évidence, qui sortent d'un lot de films pourtant de haute tenue.
The time that remains d'Elia Suleiman est un chef-d'oeuvre.

Le cinéaste palestinien revisite cinquante ans d'histoire de sa patrie à travers une chronique autobiographique en quatre actes.
Il s'appuie sur les carnets de son père, qui a longtemps lutté contre l'occupation israélienne, sur la correspondance entretenue avec sa mère au cours de toutes ces années, et sur ses propres souvenirs pour parler de la difficulté de vivre dans un pays en conflit permanent, mais aussi et surtout pour parler de choses essentielles, autour des thèmes de la séparation et de la déchirure.
Séparation des territoires, clivage des modes de pensées, barrière d'intolérance entre les peuples, séparation par l'exil ou par la mort...
C'est un film à la fois drôle, sensible et funèbre sur le temps qui passe, nd le droit à l'indépendance de son pays sans pour autant afficher de haine contre le peuple israélien, et qui fustige assez intelligemment l'impérialisme américain.
Intervention divine aurait mérité plus que le prix du jury lorsqu'il a été présenté à Cannes il y a sept ans. Cette fois, il pourrait bien figurer en bonne place au palmarès. Ce serait amplement mérité, car pour l'instant, il s'agit tout simplement du meilleur film que j'ai vu cette année, à Cannes et ailleurs...

Hors compétition, L'imaginarium du Dr Parnassus n'a pas franchement soulevé l'enthousiasme. Fort de son casting prestigieux (Heath Ledger, Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law se partagent le même rôle...) et d'effets visuels réussis mis au service de l'imagination débordante de Terry Gilliam, le film est plutôt agréable à suivre, mais il manque cruellement d'intensité narrative et pèche par le manque d'épaisseur de ses personnages, du coup peu attachants.
C'était aussi la clôture des sections parallèles. La semaine de la critique a primé Adieu Gary, le premier film de Nassim Amaouche, et Lost persons area a déroché le prix SACD. Whisper in the wind, lui, a décroché les prix OFAJ/TV5 Monde et le prix Regards Jeunes.

La Quinzaine des réalisateurs, de son côté, a fait un triomphe à J'ai tué ma mère du canadien Xavier Dolan, qui a remporté trois prix (prix Art award inéma, prix de la SACD, prix Regards Jeunes). Le prix Europa est quant à lui revenu à La Pivellina. Et le prix du court-métrage a été attribué à Montparnasse, un recueil de trois histoires courtes ayant pour cadre les alentours de la tour Montparnasse, le temps d'une nuit, et montrant des personnages à la dérive. Un moyen-métrage réussi qui donne envie de suivre le parcours futur du cinéaste, Mikhaël Hers.
La manifestation s'est bouclée avec la projection d'Ajami, un thriller israélien assez réussi, fort d'une narration façon puzzle et d'un réalisme dans l'esprit du Gomorrade Matteo Garrone.


J'ai aussi rattrapé Daniel et Ana, un film mexicain assez curieux, tiré d'un fait divers réel et qui tente d'alerter l'opinion sur des pratiques peu connues, qui consistent à kidnapper des gens, les forcer à avoir des relations sexuelles devant une caméra, et diffuser les films tournés sur des réseaux pornographiques clandestins... Ca fait froid dans le dos...

Mais pas le temps de frissonner. il reste encore une bonne journée de projections demain, avec encore, on l'espère, de bonne surprises...



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